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9 grandes entreprises attaquées en justice pour ne pas avoir mentionné la présence de nanomatériaux dans certains produits

« Compte tenu des incertitudes sur les risques sanitaires concernant les nanoparticules dans les produits de consommation », les fabricants sont obligés d’en faire mention sur l’étiquette des produits « dès la première nanoparticule présente ». L’UFC Que Choisir vient de publier une enquête révélant la présence de nanomatériaux dissimulés dans des produits de grande consommation alimentaires et cosmétiques. L’association a donc décidé de porter plainte pour « non-respect de l’obligation de signalement sur l’emballage ». Quels produits sont concernés ?
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Des tests effectués par l’UFC Que choisir sur des produits de grande consommation ont décelé la présence de nanoparticules dans « 16 produits testés et connus ». L’association a donc annoncé ce mardi 23 janvier 2018 qu’elle déposait plainte contre 9 fabricants pour « non-respect de l’obligation légale de signalement sur l’emballage ». Qu’en est-il ? Quels sont les produits concernés ?

9 grandes entreprises attaquées en justice pour ne pas avoir mentionné la présence de nanomatériaux dans certains produits


Des tests révèlent la présence de nanoparticules dans certains produits

Pour le consommateur, il est déjà parfois difficile de s’informer sur le contenu précis des produits alimentaires et cosmétiques. Outre le fait que les ingrédients sont parfois inscrits en lettres microscopiques ou que seuls des consommateurs avertis sont à même de comprendre la toxicité de certains composants, quelques grandes marques « oublient » de mentionner la présence de nanoparticules dans leurs produits.

Les tests ont notamment révélé la présence de dioxyde de titane, un additif utilisé pour blanchir et intensifier la brillance de confiseries ou dentifrice, de dioxyde de silicium ou encore d’oxydes de fer et de zinc. « 16 des produits analysés contiennent des nanoparticules, mais seulement 3 en font mention sur l’emballage », assure l’association.

Or, la loi oblige les fabricants à inscrire clairement sur les étiquettes des produits alimentaires et cosmétiques la présence de ces nanomatériaux manufacturés. Particules infiniment petites dont les effets sur la santé sont méconnus et présumés dangereux. « Si la taille des nanoparticules est infinitésimale, le doute sur leur impact sanitaire et environnemental est, lui, gigantesque », a commenté l’UFC Que Choisir.

Quels sont les 16 produits concernés ?

L’association de consommateurs insiste auprès du ministère de l’Économie et de la DGCCRF (service de répression des fraudes) pour qu’ils publient « la liste des produits alimentaires et cosmétiques silencieux sur la présence de nanoparticules » où figurent des produits très vendus comme les M&M’s Peanuts, le dentifrice Aquafresh triple protection+blancheur, le déodorant Sanex Natur 48h, ou encore le stick à lèvres nourrissant Avène Cold Cream.

La plainte déposée concerne 9 fabricants : le Groupe Casino pour sa soupe Poule au pot déshydratée, JDE pour sa préparation instantanée Cappuccino Maxwell House, Mars Chocolat France pour les M & M’s Peanuts cités plus haut, Mc Cormick pour ses épices Ducros Mélange malin italien, Colgate-Palmolive pour son déodorant Sanex, Lavera pour sa crème solaire Lavera 100 % minérale SPF30, Avène pour le stick à lèvres, Coty pour son gloss effet 3D-33 brun poetic de Bourgeois et GlaxoSmithKline pour le dentifrice Aquafresh.

Le ministère de l’Économie a demandé à la DGCCRF d’effectuer une série de contrôles. Ces derniers ont révélé la présence de nanoparticules dans 40 % des produits cosmétiques et 39 % des 74 produits alimentaires analysés. Il y avait parmi ces produits des confiseries, des décorations pour pâtisserie, ou encore des épices. Et un seul de ceux-ci fait mention de tous les nanomatériaux qu’il contient. Ces tests ont conduit à la conclusion du Ministère que l’obligation d’étiquetage est « insuffisamment respectée ».