Bénévolat : l'engagement citoyen permet-il de valider des trimestres de retraite ?
Chaque année, des millions de Français donnent de leur temps et de leur énergie à des associations de sport, de culture ou de solidarité. Cet engagement citoyen fort soulève une question importante : ce bénévolat permet-il de valider des trimestres pour la retraite ?
Le bénévolat permet-il de valider des trimestres de retraite ?
Cette question a d’ailleurs été posée par le député David Habib (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) au ministère des Sports. « Le bénévolat s’essouffle et pénalise un secteur associatif qui rencontre déjà des difficultés financières grandissantes », rappelle-t-il. Selon lui, il devient « urgent de valoriser cet engagement citoyen ».
Toutefois, le ministère des Sports a rejeté cette perspective, rappelant que les chiffres les plus récents montrent au contraire une progression du bénévolat. « Au terme de l’étude La France bénévole 2025 réalisée par Recherches et solidarités, en moyenne 21 % des Français donnent de leur temps à une association tout au long de l’année et, parmi eux, 11 % chaque semaine. Ces données sont supérieures à celles constatées en 2023 et 2024, et bien supérieures à celles d’avant la crise sanitaire (10,1 % en 2019) », souligne le ministère dans sa réponse parue au Journal officiel ce mardi 9 septembre 2025.
Selon le ministère des Sports, « il pourrait être discutable de transformer un acte gratuit en le rétribuant par un complément pécunier ». De plus, un rapport interministériel avait déjà étudié cette possibilité. Sa conclusion : une mesure de validation de trimestres pour les bénévoles représenterait 614 millions d’euros de dépenses dès la première année, un coût jugé incompatible avec les efforts actuels de rééquilibrage du système de retraite par répartition.
Les bénévoles peuvent bénéficier d’avantages fiscaux
Si la validation de trimestres pour le bénévolat n’est pas encore envisagée, des avantages fiscaux peuvent accompagner les bénévoles sur les frais qu’ils supportent personnellement. Cela peut inclure :
- les déplacements (carburant, péages, transports en commun) ;
- les achats de fournitures ou matériels spécifiques ;
- les frais de restauration ou d’hébergement liés à une mission ponctuelle.
Pour bénéficier d’avantages fiscaux, ces frais doivent être justifiés et directement liés à une association reconnue d’intérêt général à but non lucratif.
Si le bénévole décide de renoncer expressément au remboursement des frais engagés, la somme correspondante peut alors être considérée comme un don à l’association. Ce dernier lui permettra de recevoir un reçu fiscal, ouvrant droit à une réduction d’impôt sur le revenu :
- 75 % des frais dans la limite de 1 000 € (soit jusqu’à 750 € de réduction) pour les associations venant en aide aux personnes en difficulté (aide alimentaire, logement, etc.) ;
- 66 % des frais dans la limite de 20 % du revenu imposable pour les autres associations d’intérêt général.