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Bilan de la grève du 22 mai 2018 : plus de 130 manifestations dans toute la France

130 manifestations étaient organisées hier dans toute la France. C’est la 3e journée de mobilisation nationale après le 10 octobre 2017 et le 22 mars 2018 qui voit le rassemblement de tous les syndicats de fonctionnaires qui s’opposent en bloc aux décisions du gouvernement. Où en sont les négociations ? Bilan après les grèves du 22 mai 2018.
Sommaire

Ce mardi 22 mai 2018, tous les syndicats de fonctionnaires ont appelé à une grande journée de grève et de manifestation dans toute la France. Un point sur la situation et sur le déroulement de cette journée de mobilisation.

Bilan de la grève du 22 mai 2018 : plus de 130 manifestations dans toute la France


La mobilisation dans la fonction publique se poursuit

Dans le cortège parisien se trouvaient environ 16 400 fonctionnaires (comptage indépendant des médias), 15 000 selon la Préfecture de police et 30 000 selon la CGT. Les syndicats de fonctionnaires avaient tous appelé à la grève — fait assez rare pour être souligné — pour montrer leur désaccord face aux décisions et aux réformes voulues par le gouvernement. Beaucoup de cheminots et d’opposants à la grande réforme de la SNCF, mais aussi d’autres fonctionnaires issus de différents secteurs et corps de métier.

En effet, depuis le début du quinquennat, les mauvaises nouvelles s’accumulent pour les fonctionnaires : suppression de 120 000 postes avant la fin de ce mandat présidentiel, le gel du point d’indice qui sert de base de calcul pour les salaires, le rétablissement du jour de carence pour lutter contre l’absentéisme, et le report de l’accord salarial de 2015 qui prévoit des évolutions dans le traitement des carrières des fonctionnaires et de la rémunération.

De plus, les annonces successives du gouvernement quant à l’instauration de plans de départs volontaires et de l’emploi de plus de contractuels et de moins de personnes au statut ne font qu’amplifier le mécontentement des employés de la fonction publique.

Pas de réelles avancées dans les négociations pour le moment

Le chef de l’État et son gouvernement paraissent décidés à mettre en place les réformes qu’ils estiment nécessaires coûte que coûte. Jusqu’à présent, les négociations en sont quasiment au point mort.

Les seuls gestes accordés par l’exécutif envers les syndicats pour le moment sont d’avancer à juin la concertation sur les salaires des fonctionnaires — à l’origine prévue en octobre — et l’annonce en mars du ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérard Darmanin, concernant des augmentations de salaire pour les métiers sous-payés de la fonction publique.

Ces propositions sont jugées très insuffisantes par tous les syndicats, qui souhaitent avant tout des mesures pour tous les fonctionnaires. « Il ne peut y avoir de vraie politique salariale sans mesure générale », explique Jean-Marc Canon, secrétaire général de la CGT-Fonction publique. Les syndicats veulent « une mesure immédiate de dégel du point et un plan de rattrapage ». « Le gouvernement fait le choix politique de redonner aux riches et aux entreprises des sommes considérables et ces mesures ne montrent pas leur effectivité » assure M. Canon.

Des violences en marge du cortège

Selon la préfecture de police, 125 personnes étaient toujours en garde à vue ce matin suite aux violences qui ont eu lieu hier en marge de la grande manifestation parisienne.

Ce jeudi, un « groupe de 200 individus cagoulés et violents » a saccagé du mobilier urbain, des vitrines de magasins ont été brisées, et des projectiles lancés sur la police qui a répliqué avec des tirs de gaz lacrymogène et la lance à eau pour disperser les fauteurs de trouble. « 8 personnes dont 2 membres des forces de l’ordre ont été blessées légèrement », selon la Préfecture de police de Paris.