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Covid-19 : une femme vaccinée peut-elle allaiter ?

Le vaccin contre la Covid-19 est-il sans danger pour les enfants allaités ? Vaut-il mieux attendre de ne plus allaiter pour se faire vacciner ? On fait le point sur ce que disent les autorités sanitaires.
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Peut-on allaiter et être vaccinée contre la Covid-19 ? Cette question naturelle, de nombreuses mères se la posent. Et alors que les données scientifiques ont longtemps manqué sur ce sujet, les autorités sanitaires estiment pourtant que la vaccination ne présente aucun danger pour les femmes qui allaitent et pour leur enfant.

Covid-19 : une femme vaccinée peut-elle allaiter ?

Selon l’OMS, il ne faut pas interrompre l’allaitement en raison de la vaccination

Dans ses recommandations provisoires et mises à jour le 15 juin 2021, l’OMS estime que « l’efficacité du vaccin devrait être similaire chez les femmes qui allaitent et chez les autres adultes », même si comme le rappellent ces experts, « on ne dispose pas de données sur les avantages ou les risques potentiels du vaccin chez les enfants allaités ».

Toutefois, selon eux, « il est biologiquement et cliniquement peu probable » que le vaccin « présente un risque pour l’enfant allaité ». Pour cette raison, l’OMS ne recommande pas d’interrompre l’allaitement « en raison de la vaccination. »

D’ailleurs, dans un communiqué de presse publié le 4 août 2021, le Bureau régional de l’OMS pour l’Europe considère que « les mères vaccinées qui allaitent ont des anticorps dans leur lait, ce qui pourrait même aider à protéger leurs bébés contre l’infection par le virus. »

« Aucun événement particulier » enregistré chez les enfants allaités

Selon le CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes) qui diffuse auprès des professionnels de santé des informations sur les risques liés au vaccin pendant la grossesse et l’allaitement, « aucun événement particulier » n’a été enregistré chez les enfants allaités d’environ 4 000 femmes vaccinés par un sérum à ARN Messager.

Ainsi, d’après le Centre de Référence sur les Agents Tératogènes, cela confirme que l’enfant allaité n’a aucun risque d’être « infecté par le vaccin effectué à sa mère. » « Les vaccins à ARN Messager (Moderna et Pfizer/BioNTech) et à vecteur viral (AstraZeneca et Johnson & Johnson) sont dépourvus de pouvoir infectant », estime ainsi le CRAT. Par conséquent, les femmes qui allaitent peuvent se faire vacciner par l’un des 4 vaccins autorisés en France.

Même constat selon une étude américaine réalisée sur 7 mères volontaires. L’ARN Messager n’a été détecté dans aucun des échantillons de lait prélevé entre 4 heures et 48 heures après la vaccination.

Enfin, l’Academy of Breastfeeding Medicine, une organisation mondiale de médecins qui se consacre à l’allaitement maternel, est arrivée à la même conclusion. Selon ces spécialistes, « il est peu probable que l’ARN Messager se retrouve dans le lait ». Et dans le cas où il serait tout de même présent, « il devrait être digéré par l’enfant et n’aurait probablement aucun effet biologique. »

Des effets indésirables détectés, mais sans lien établi avec la vaccination

Cependant, selon une enquête, sur les effets indésirables des vaccins chez les femmes qui allaitent ou qui sont enceintes, réalisée par les Centres régionaux de pharmacovigilance de Toulouse et de Lyon, deux cas d’effets indésirables jugés graves ont été détectés chez des nourrissons le lendemain de la vaccination de la mère. Les deux bébés avaient une forte fièvre et l’un des deux présentait une convulsion hyperthermique.

Et en tout, 11 enfants âgés de 2 mois à 2 ans ont présenté des effets indésirables après la vaccination de la mère (affections gastro-intestinales ou encore troubles généraux).

Notons également que cette étude a rapporté deux problèmes concernant la production de lait. Ainsi, une patiente a eu un arrêt total de la lactation 3 heures après la première dose, avant un retour à la normale 6 jours plus tard. Et chez une autre, elle a constaté une baisse notable de la production de lait le lendemain de la vaccination.

Cependant, selon les conclusions de cette étude, un lien avec la vaccination ne peut pas être établi. Donc, selon les experts, « à ce jour, ces données ne mettent pas en évidence de risque sur la vaccination des femmes allaitantes ».


La décision de se faire vacciner doit être discutée avec un professionnel de santé selon l’ANSM

Par ailleurs, la décision de se faire vacciner ou non lorsque l’on allaite doit « se faire en étroite concertation avec son médecin, sa sage-femme ou son gynécologue », rappelle l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) sur son site internet.

Pour rappel, comme le note la Leche League dans ses questions/réponses, allaiter pendant une pandémie « est le meilleur moyen de fournir à votre bébé à la fois une alimentation optimale et une protection contre les maladies. »