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Crèches : face à la pénurie de personnel, il est désormais possible d'embaucher des personnes non qualifiées

Pour aider les crèches à faire face à une pénurie de personnel, le gouvernement a autorisé celles-ci à recruter du personnel non qualifié.
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Avec 100 000 postes vacants, le secteur de la petite enfance fait face depuis plusieurs années à une pénurie d’effectifs. Pour pallier le manque de professionnels assurant la garde de nos têtes blondes, le gouvernement a voté une loi qui permet, sous certaines conditions, à des personnes non qualifiées d’être embauchées en crèche. Elle entre en vigueur le 31 août 2022, non sans inquiéter les structures et les parents.

Crèches : face à la pénurie de personnel, il est désormais possible d’embaucher des personnes non qualifiées

Les crèches autorisées à recruter du personnel non qualifié

Pour faire face à la pénurie de personnel dont elles sont victimes depuis trop longtemps, les crèches françaises peuvent désormais entamer leur session de recrutement en prenant en compte des candidatures de personnes non qualifiées. Cette mesure tombe à point nommé, alors que de nombreuses familles comptent sur ces structures pour garder dès septembre leur enfant.

En effet, un arrêté du gouvernement qui entrera en vigueur dès le 31 août 2022, stipule désormais que « des dérogations aux conditions de diplôme ou d’expérience fixée (qui) peuvent être accordées en faveur d’autres personnes, en considération de leur formation, leurs expériences professionnelles passées, notamment auprès d’enfants, leur motivation à participer au développement de l’enfant au sein d’une équipe de professionnels de la petite enfance et de leur capacité à s’adapter à un nouvel environnement professionnel ».

Une mesure qui inquiète les syndicats, les crèches et les parents

Cette mesure, qui permet aux structures de la petite enfance de recruter des personnes qui ne bénéficient pas du niveau de formation requis pour exercer jusqu’alors dans les crèches françaises, inquiète autant les parents que les professionnels du milieu.

Être garant de la sécurité et du bien-être des bambins accueillis ne s’improvise pas, et laisser cette responsabilité entre les mains de personnes qui n’ont pas été formées dévalorise la profession. Les diplômés qui ont acquis au cours de leur carrière des connaissances en santé, développement et psychologie de l’enfant, voient donc d’un mauvais œil cette mesure jugée catastrophique.

Des dérogations qui ne concernent qu’un employé par crèches

Si cette loi inquiète et divise, elle n’ouvre pas pour autant la porte à des situations inédites. Depuis bon nombre d’années, les crèches françaises sont habituées à faire appel à du personnel non qualifié pour pallier un manque de personnel persistant.

Jusqu’à aujourd’hui, ces structures de la petite enfance pouvaient même être amenées à recruter jusqu’à 5 salariés non formés, alors que la nouvelle mesure stipule qu’un seul salarié par crèche pourra obtenir une dérogation. De plus, des formations internes seront assurées afin que les nouvelles recrues puissent bénéficier d’un véritable encadrement dans leur parcours de réorientation.


Des formations assurées aux nouvelles recrues

Pour être intégrées au sein des effectifs des crèches qui les accueillent, les nouvelles recrues non qualifiées devront passer par une semaine de formation, réalisée en interne avec des professionnels de la petite enfance.

Une fois officiellement embauchées, ces personnes devront, durant les 120 prochaines heures, être accompagnées en permanence d’un membre du personnel pour s’occuper des enfants et se former à leur offrir un accueil et des soins dans le respect des protocoles enseignés aux effectifs formés.

Des professionnels de la petite enfance essoufflés

Si cette mesure ternit quelque peu l’image des structures de la petite enfance, elle n’en reste pas moins nécessaire, car plus de 100 000 professionnels manquent à l’appel au sein des crèches françaises qui tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs mois déjà.

Après plusieurs évènements traumatisants dus à un manque d’effectif croissant, l’État décide de prendre la situation en main en encadrant enfin l’embauche de recrues non qualifiées au sein des crèches collectives, familiales, parentales ou d’entreprises privées.