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Des associations demandent la suspension du dioxyde de titane E171 dans les produits alimentaires

Courant 2018, Brune Poirson avait annoncé que le gouvernement était « déterminé à suspendre le E171 avant la fin de l’année », ce qui a été confirmé par un vote des parlementaires cet automne. Malgré cela, Bercy rechigne à rédiger l’arrêté ministériel qui suspendrait définitivement l’utilisation du E171 dans l’alimentation. Qu’en est-il ?
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Le dioxyde de titane également connu sous le code E171 pourrait présenter un risque pour la santé. C’est pour cette raison que des associations de consommateurs luttent pour le faire interdire dans les produits du quotidien comme dans l’alimentation, les cosmétiques, ou les médicaments. En dépit des déclarations du gouvernement et de l’article 53 de la loi agriculture et alimentation qui devrait suspendre son utilisation, « rien ne se passe ». Le dioxyde de titane est toujours présent dans de nombreux aliments. Un point sur la situation.

Des associations demandent la suspension du dioxyde de titane E171 dans les produits alimentaires

Des associations inquiètes de toujours voir du E171 dans beaucoup d’aliments

En mai dernier, Brune Poirson, la secrétaire d’État à la Transition écologique avait annoncé la volonté du gouvernement de suspendre l’utilisation du E171 dans la fabrication des aliments. En effet, le dioxyde de titane, qui se présente sous la forme d’une poudre, est utilisé dans de nombreux produits et aliments pour donner une coloration blanche, notamment dans les bonbons, crèmes glacées, desserts industriels, etc. Les parlementaires ont également inscrit la suspension du E171 dans les produits alimentaires dans l’article 53 de la loi agriculture et alimentation (promulguée le 1er novembre 2018).

Depuis, « rien ne se passe » selon les associations UFC-Que choisir, France Nature Environnement, la Ligue contre le cancer, Greenpeace et 60 millions de consommateurs qui ont interpellé le ministre de l’Économie Bruno Lemaire dans une tribune parue dans Le Monde le lundi 24 décembre.

Bercy refuse de rédiger un arrêté pour suspendre l’utilisation du dioxyde de titane

En vertu du Code de la Consommation, le ministère de l’Économie est le seul à pouvoir rédiger un arrêté pour suspendre l’utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires. Toutefois, il se refuse pour le moment à le faire estimant qu’il n’y aurait pas de danger suffisamment « grave ou imminent » pour « activer la clause de sauvegarde au niveau européen ».

Pourtant, selon une étude de 2017 menée par l’INRA (Institut national de recherche agronomique) sur des rats, une exposition régulière au E171 provoque la croissance de lésions précancéreuses. Mais Bercy préfère se ranger derrière l’avis de l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire), pour qui ces résultats ne suffisent pas à prouver les effets néfastes du dioxyde de titane sur la santé de l’Homme.

Comment savoir si un produit contient du dioxyde de titane ?

Depuis quelques années, le dioxyde de titane inquiète certains professionnels de santé et les associations de consommateurs en raison des nanoparticules qu’il contient. D’une taille inférieure à 100 nanomètres, ils sont facilement assimilables par l’organisme et potentiellement cancérogènes.

Pour éviter d’en consommer, on peut se référer à la liste des ingrédients d’un produit : le dioxyde de titane peut être mentionné par le code E171 ou TiO2.

Le site internet Open Food Facts est un site collaboratif regroupant des milliers de références de produits alimentaires avec leur liste d’ingrédients. Il est possible d’y effectuer une recherche par additif et d’obtenir les produits contenant du E171. Il y a actuellement 1074 produits contenant ce colorant alimentaire répertoriés sur le site, dont des chewing-gums, des glaces, des biscuits, des chocolats, ou des préparations alimentaires à base de viande.