Doliprane, Dafalgan... Pourquoi la vente en ligne de paracétamol est interdite jusqu'au 31 janvier ?

Acheter en ligne du Doliprane, du Dafalgan et tout autre produit composé entièrement de paracétamol n’est plus possible et ce au moins jusqu’à la fin du mois. Cette décision gouvernementale est stipulée dans un arrêté publié au Journal Officiel.

Pourquoi cette vente interdite en ligne de paracétamol ?

Car pour rappel, depuis plusieurs mois, il y a des tensions d’approvisionnement de paracétamol. D’ailleurs, en juillet 2022, des mesures de rationnement ont été mises en place. En effet, le nombre de boîtes livrées aux pharmacies était limité afin d’assurer une distribution continue.

Puis en octobre 2022, l’Agence nationale de sécurité du médicament, le Collège de la médecine générale (CMG) et les syndicats de pharmaciens (FSPF et USPO) avaient demandé aux pharmaciens de limiter la vente de paracétamol : pas plus de 2 boîtes lorsqu’il n’y a pas de prescription. Ils avaient également appelé les médecins à ne pas prescrire de Doliprane et autre Dafalgan aux patients qui n’en avaient pas besoin immédiatement ou encore à privilégier lorsque c’est possible une prescription de trois prises toutes les 8 heures au lieu de quatre prises toutes les 6 heures.

Et si le 20 novembre 2022, François Braun, a annoncé sur RTL « des stocks qui seront revenus à un niveau normal dans les semaines qui viennent », le ministre de la Santé a estimé le 14 décembre 2022 lors d’un point presse que la situation était toujours « complexe » et prendra « un peu de temps » sur les formes pédiatriques.

Bon à savoir : la vente de paracétamol est toujours possible en pharmacie.

À quoi est due cette pénurie ?

Cela fait donc plus de 6 mois que les Français doivent faire face à une pénurie de paracétamol. Première raison de ces tensions qui touchent également d’autres pays européens : l’explosion des contaminations de Covid-19 en Chine. En effet, avec l’Inde, la Chine est l’un des plus gros producteurs de médicaments faits à base de paracétamol.

Or, de nombreuses entreprises font face à un manque de personnel, car les salariés sont tombés malades. De plus, le pays a également réquisitionné les productions de certaines sociétés et instauré des règles plus strictes en matière d’exportations.

Et à cela s’ajoute une triple épidémie en France : le Covid-19, la grippe et la bronchiolite.

Vers une production de Doliprane en France ?

En juin 2020, Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d’une « initiative de relocalisation de certaines productions ». « On pourra pleinement reproduire, conditionner et distribuer du paracétamol en France », avait-il déclaré. De leur côté, les ministères de la Santé et de l’Économie avaient précisé que cette relocalisation était prévue « d’ici 3 ans », soit en 2023.

Or à l’heure actuelle, il n’existe en France que des entreprises de conditionnement et non de production du paracétamol. Notons toutefois qu’une usine de production devait voir le jour cette année en Isère. Mais son ouverture a été repoussée pour 2025, le temps que l’Agence du médicament donne son feu vert et que l’entreprise ait toutes les autorisations administratives.