Don du sang des homosexuels : le délai d'abstinence passe de 1 an à 4 mois
Depuis 1996, il est demandé aux hommes homosexuels qui souhaitent donner leur sang d’observer une période d’abstinence de 12 mois, même lorsqu’ils vivent en couple. Une pratique jugée discriminante par les associations qui estiment que cela rend impossible le don de sang pour « 93,8 % des gays ». Cette mesure vient d’être abrogée et à partir de février 2020 le délai d’abstinence exigé sera réduit. Le point dans cet article.
2 propositions d’évolution des critères d’éligibilité
La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a récemment examiné 2 propositions d’évolution des conditions du don du sang pour les homosexuels :
- 4 mois d’abstinence avant le don
- 1 partenaire sexuel unique dans les 4 mois précédents le don
Santé publique France a réalisé une étude qui montre que « le premier scénario avec quatre mois d’abstinence n’entraînait pas de modification du risque, contrairement au second avec lequel le risque de contamination théorique était multiplié par deux », a-t-on expliqué dans l’entourage de la ministre.
Une « première étape » selon le ministère de la Santé
Le ministère a toutefois fait savoir que cette décision est une « évolution » et « une première étape » vers des conditions de don du sang similaires entre hétérosexuels et homosexuels « à l’horizon 2022 », c’est-à-dire 4 mois sans relation sexuelle ou avec un seul partenaire.
Jusqu’à présent, un homme homosexuel qui souhaite faire un don de sang doit s’être abstenu de tout rapport sexuel pendant 1 an. Une « précaution » jugée discriminante par les associations LGBT qui avaient porté plainte contre la France devant la Commission européenne pour discrimination le 20 juin dernier.
Mercredi 17 juillet la ministre de la Santé a annoncé la réduction du délai d’abstinence imposé aux homosexuels pour donner leur sang : il passera de 12 mois à 4 mois au 1er février 2020.
Une pratique qui n’augmente pas les risques de transmission du VIH
La décision d’Agnès Buzyn « s’appuie sur des éléments scientifiques, objectifs et indépendants », notamment sur les études de risques de Santé publique France qui ont prouvé que l’ouverture du don de sang aux homosexuels depuis juillet 2016 n’avait pas provoqué une hausse du risque résiduel de transmission du VIH.
En France, 1,7 million de personnes donnent leur sang chaque année, ce qui représente 3 millions de dons. 10 000 dons de sang quotidiens sont nécessaires pour pourvoir aux besoins des hôpitaux en France ce qui nécessite le recrutement de 170 000 nouveaux donneurs chaque année. « Donner son sang n’est pas un droit, mais un geste citoyen vers l’autre, qui nécessite de respecter les conditions du don », a rappelé le ministère de la Santé.