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En Suède, certaines entreprises ont rendu le sport obligatoire au travail

Selon un sondage de 2017, 78 % des Français interrogés souhaiteraient pouvoir faire du sport au sein des locaux de leur entreprise ou sur leur temps de travail, tandis qu’en Suède, l’heure de sport obligatoire par semaine se popularise. Le point sur ces pratiques.
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Faire du yoga, aller courir ou prendre un cours de fitness sur son temps de travail sont des pratiques devenues monnaie courante en Suède. En effet, pour booster les performances de leurs employés, certains patrons ont rendu la pratique d’une heure de sport hebdomadaire en groupe obligatoire. Cela fonctionne-t-il ? Les salariés sont-ils plus heureux et en meilleure santé ?

En Suède, certaines entreprises ont rendu le sport obligatoire au travail


Une étude montre les bienfaits de faire un peu de sport dans sa journée de travail

Une étude de l’université de Stockholm datant de 2014 a montré que faire du sport sur son temps de travail rend les employés plus concentrés et a des avantages sur leur santé. Pour l’employeur, c’est une baisse de 22 % de l’absentéisme qui a été constatée dans les entreprises favorisant les pratiques sportives au bureau.

En Suède, il y a deux fois plus d’arrêts maladie qu’ailleurs en Europe. Imposer une pratique sportive à ses employés peut s’avérer être un bon moyen d’augmenter leurs performances. Cela renforce aussi l’entente entre collègues, la cohésion des équipes et améliore les rapports entre les employés et leur hiérarchie.

Une comptable de l’entreprise Björn Borg, Ida Lang, exprime sa joie de voir le yoga du vendredi obligatoire de 11 h à midi : « Quand on entre dans cette salle, on est tous au même niveau. Ta place dans l’entreprise n’a aucune importance, tout le monde entre comme l’égal de l’autre ».

La plupart des employés sont heureux de pouvoir pratiquer une activité physique sur leur temps de travail, dans un pays où 70 % de la population se déclare sportive.

Les risques d’une dictature du bien-être

En Suède, « on pense qu’on est en forme, fort et heureux si on bouge beaucoup, en plein air dans la nature », indique Carl Cederström, chercheur en économie à l’université de Stockholm et auteur du livre le Syndrome du bien-être.

Son livre dénonce les dangers du sport et du bien-être à tout prix. D’autant qu’« il y a cette idée que, si l’on fait du sport et qu’on prend soin de son corps, on est une bonne personne », note-t-il.

Il existe alors un risque est de voir les personnes en surpoids, en mauvaise santé ou celles qui n’aiment pas le sport stigmatisées et montrées du doigt.

Pour le chercheur, même si la Suède n’est pas la seule à encourager ce culte du bien-être, il trouve les entreprises suédoises qui rendent le sport obligatoire vraiment extrêmes et il le déplore : « Quand on se met à penser qu’on est une meilleure mère ou un meilleur père, un meilleur ami si on fait du sport, on peut arriver à une situation où l’on conclut que les personnes qui ne vivent pas très sainement, qui sont en surpoids ou qui fument, sont de moins bonnes personnes ».

Que pensent les Français du sport en entreprise ?

Une petite étude portant sur un millier de personnes environ réalisée par Market Audit pour Decathlon Pro en 2017, indique que « 7 % seulement des entreprises incitent leurs employés à pratiquer du sport alors que 80 % des répondants se considèrent comme sportifs occasionnels ou réguliers ! En effet, 78 % des répondants pratiqueraient du sport en entreprises si les conditions étaient réunies, ce qui représente à l’échelle française plus de 20 millions de personnes ».