La « chasse traditionnelle » des oiseaux va être de nouveau autorisée
À partir de ce week-end, la « chasse traditionnelle » va de nouveau être autorisée en France. Cependant, la querelle entre les pro et les anti-chasse concernant cette pratique n’est pas près de se terminer.
Le Conseil d’État avait annulé plusieurs autorisations de chasse
Pourtant, début août, après avoir été saisi par deux associations de protection des animaux, le Conseil d’État annulait plusieurs autorisations de chasse. Les Sages estimaient que les autorisations ministérielles de chasser les merles noirs, les alouettes des champs, les grives, les pluviers dorés et les vanneaux huppés à l’aide de filets fixés à terre ou de nœuds coulants n’étaient pas « conformes aux exigences du droit européen relatif à la protection des oiseaux ».
Ainsi, comme le rappelait le Conseil d’État, une directive européenne datant de 2009 « interdit les techniques qui capturent des oiseaux massivement et sans distinction d’espèce ». Toutefois, ce texte prévoit une dérogation à condition qu’elle soit « dûment motivée et dès lors qu’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante pour capturer certains oiseaux ». Et selon les Sages, les autorisations ministérielles ne remplissaient aucune de ces deux conditions.
L’exécutif a lancé des consultations publiques sur la « chasse traditionnelle » des oiseaux
À la suite de cette décision du Conseil d’État, l’exécutif a lancé, jusqu’au 6 octobre, 4 consultations publiques afin de connaître l’avis des Français sur 8 projets de loi visant à permettre la capture de 106 500 alouettes des champs, 5 800 grives et merles, 1 200 vanneaux huppés et 30 pluviers dorés.
Cette phase étant terminée, Le Parisien révèle que la publication de ces textes au Journal officiel doit avoir lieu d’ici vendredi. Ainsi, selon le quotidien, le ministère a mis en avant une « absence de solution alternative », la faible « quantité » des oiseaux chassés et leur « sélectivité ». Ces arrêtés précisent également que des contrôles seront effectués. En tout, 113 530 oiseaux sauvages pourront donc être chassés, dès samedi.
La LPO devrait demander la suspension immédiate de ces arrêtés
Et si la Fédération nationale des chasseurs (FNC) se réjouit de cette décision et de pouvoir « chasser selon ces méthodes », la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) avait vivement critiqué la décision de l’exécutif de lancer des consultations publiques.
Dans un communiqué datant du 16 septembre, la LPO annonçait que si ces arrêtés étaient publiés au Journal Officiel, elle demanderait « leur suspension immédiate devant le Conseil d’État ». La Ligue pour la protection des oiseaux rappelait également que l’alouette des champs était classée en « préoccupation mineure » et le vanneau huppé en « quasi menacé » sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en France.
Le Conseil d’État suspend les arrêtés pris par le gouvernement
Nouveau rebondissement : le Conseil d’État a suspendu les arrêtés pris par le gouvernement. Il statuera sur le fond des recours dans les prochains mois.