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L'Anses alerte sur la consommation excessive de sucre chez les enfants

L’Anses met en garde sur la consommation excessive de sucre chez les enfants, et ce, dès leur plus jeune âge. De nouveaux repères alimentaires ont été mis en place.
Sommaire

En juin dernier, l’Anses a dévoilé de nouveaux repères alimentaires, suite à un constat sur la consommation excessive de sucre chez l’enfant. Les habitudes alimentaires des Français sont mauvaises et l’alimentation des plus jeunes fonde un terrain propice aux futurs problèmes de santé.

L’Anses alerte sur la consommation excessive de sucre chez les enfants

Trop de sucre et trop jeunes

D’après l’Anses, 75 % des 4-7 ans, 60 % des 8-12 ans et 25 % des 13-17 ans consomment trop de sucre. Une donnée inquiétante, dans la mesure où les habitudes alimentaires saines s’acquièrent durant l’enfance ou l’adolescence. D’autre part, le sucre est responsable de nombreuses maladies telles que le diabète et l’obésité.

Le rayon des produits pour bébés et enfants ne cesse de s’étoffer et la plupart des produits sont trop sucrés. De même, certains parents donnent des produits hors rayons spécialisés à leurs enfants de moins de 4 ans. Or ceux-ci contiennent encore plus de sucres.

Enfin, les sucreries comme récompenses sont également une mauvaise habitude. Les jus de fruits (avec sucres ajoutés), les boissons sucrées, les biscuits, gâteaux, pâtisseries et bonbons consommés fréquemment sont préjudiciables pour la santé des enfants. Leur consommation est trop fréquente notamment lors des goûters.

La diversification alimentaire prématurée

Les spécialistes de santé donnent le feu vert pour la diversification alimentaire de plus en plus tôt. Généralement, celle-ci est censée intervenir après 6 mois révolus. Mais il n’est pas rare de voir des bébés de 4 mois déjà diversifiés. Or si celle-ci n’est pas scrupuleusement respectée en proposant des produits adaptés, cette diversification prématurée peut avoir de graves conséquences sur la santé future de l’enfant.

Une période dite « favorable » à l’introduction d’allergènes (œuf, fruits à coque, etc.) est préconisée entre 5 et 18-24 mois. Il s’agit d’une étape clé pour habituer les enfants à la diversité alimentaire et aiguiser leur palais. En effet, après 2 ans, la néophobie alimentaire (rejet de certains aliments, acceptation plus difficile de nouveaux aliments, refus de continuer de consommer certains types d’aliments, etc.) complexifie la diversification alimentaire.

Quelles sont les alternatives ?


Dès le plus jeune âge

Dans la mesure du possible, l’allaitement est fortement recommandé. En effet, outre les bienfaits inégalés du lait maternel, ses saveurs varient en fonction de l’alimentation de la maman. En ce sens, l’enfant acquiert un palais plus développé et sera mieux enclin à une diversité alimentaire plus large.

Le comportement des parents

Les mauvaises habitudes se perdent. Les parents doivent comprendre qu’en donnant de tels produits à leurs enfants, fait certes plaisir sur l’instant, mais encourage sournoisement un terrain sanitaire à risques. C’est en premier lieu à eux d’adopter un comportement plus responsable vis-à-vis de leur enfant. Ces derniers pratiquent le mimétisme, il est donc plus facile de changer un comportement alimentaire infantile en modifiant aussi celui des adultes.

Les distractions

De même, il est important de réduire, voire supprimer les modes de distractions à table (smartphone, télévision, tablette, etc.).

47 % des enfants de 2 ans mangent devant un écran. Cela détourne l’attention de l’enfant sur son assiette. Il ne fait plus l’effort de savourer, comprendre et analyser son assiette. De plus, les lumières bleues sont nuisibles sur bien des points.

Le petit-déjeuner

Le petit-déjeuner doit être plus équilibré. Les céréales contiennent généralement une trop grande quantité de sucre « caché ». Mieux vaut les remplacer par du pain ou des préparations maison.

Le muesli peut être une meilleure alternative si celui-ci est fait maison ou acheté sans sucre ajouté. Il est important de vérifier et de comparer les poudres chocolatées. Celles-ci contiennent souvent une énorme quantité de sucre, qui, ajoutée aux autres composants du petit-déjeuner, dépasse largement la limite quotidienne conseillée.

Le goûter

La façon de goûter doit également être revue. Il ne s’agit pas d’un repas, mais d’une collation. En ce sens, il est conseillé d’opter pour de petites quantités et favoriser les fruits frais et de saison, des fruits à coques ou fruits secs. Les jus de fruits doivent être bus avec modération. Il est important de veiller à acheter des « purs jus sans sucre ajouté ». Un verre par jour au maximum reste convenable.

Concernant les sodas, ils sont tout simplement à proscrire, même ceux « sans sucre ». Les biscuits ou gâteaux faits maison permettent de limiter les quantités de sucre trop importantes. De même, attention aux compotes qui, pour certaines, contiennent des sucres ajoutés, au même titre que certains produits laitiers.

Les femmes enceintes et les personnes de plus de 65 ans

Pour la première fois, l’Anses a étendu ses repères scientifiques sur les femmes enceintes et les personnes de plus de 65 ans.

Le comportement alimentaire des femmes enceintes a une grande influence sur le nourrisson. Une alimentation équilibrée et aussi variée que possible est nécessaire pour apporter les vitamines nécessaires au bon développement du fœtus et éviter les carences chez la maman. Les produits transformés sont à bannir, au même titre que ceux trop sucrés, pouvant favoriser le diabète gestationnel.

Pour les personnes âgées, l’Anses souligne l’importance de pratiquer une activité physique et/ou sportive pour assurer une alimentation équilibrée. Cette association permet d’éviter certains types de maladies liées à l’âge.