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L'Assemblée a dénoncé symboliquement le 6 novembre à 15h35 les inégalités salariales entre femmes et hommes

Mardi 6 novembre, l’Assemblée nationale a marqué de manière symbolique à 15h35 l’instant à partir duquel les femmes françaises vont commencer à travailler « gratuitement ». Cela fait référence aux écarts de salaire avec les hommes.
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Le sujet de l’inégalité salariale entre hommes et femmes s’est invité mardi dernier dans l’hémicycle. « Mes chers collègues, permettez-moi de vous rappeler qu’aujourd’hui 6 novembre, 15 h 35, alors que l’inégalité salariale entre les femmes et les hommes persiste, cela signifie qu’à travail équivalent et à compétences égales, une femme travaillerait gratuitement par rapport à un homme », a indiqué Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, durant la traditionnelle séance de questions au gouvernement.

Cela représente un manque à gagner de 38 jours ouvrés pour les femmes. Une réalité dénoncée par le collectif féministe « les Glorieuses » a l’initiative de ce mot d’ordre et de cette journée de sensibilisation.

L’Assemblée a dénoncé symboliquement le 6 novembre à 15h35 les inégalités salariales entre femmes et hommes

La différence de rémunération entre hommes et femmes est de 9 % pour un emploi salarié

À compétences égales, la différence de salaires selon le sexe est un acte « illégal depuis la loi du 22 décembre 1972 », a lancé Richard Ferrand, sous les applaudissements nourris d’une grande partie des députés, puis de s’exclamer : « Mes chers collègues, le combat continue ».

La différence de rémunération entre hommes et femmes est de 9 % pour un emploi salarié, à travail égal et de 25 % sur l’ensemble de la carrière, d’après les données mises en ligne sur le site internet du ministère du Travail. Sur les réseaux sociaux, ces différences de salaires ont été abondamment dénoncées à travers le hashtag #6Novembre15h35. Ce sujet des inégalités salariales reste cœur du combat de nombreux féministes en France et dans le monde.

« Les Glorieuses » mettent en avant plusieurs revendications

« Les Glorieuses » défendent d’ailleurs plusieurs mesures comme l’allongement du congé paternité, la mise en place d’une transparence des salaires pour les sociétés de plus de 25 salariés. Elles veulent également la mise en place d’un certificat d’égalité, pour mettre en avant les entreprises qui rémunèrent leurs employés de manière égalitaire.

« #6Novembre15h35 » : un hashtag pour dénoncer les inégalités salariales entre femmes et hommes

#15h35, #6novembre, #6Novembre15h35, #TousAuMemeSalaire #InégalitésSalariales sont des hashtags très populaires ces derniers jours.
En effet, la scène à #15h35 du président de l’hémicycle a été largement relayée dans les réseaux sociaux. Les tweets sont devenus très populaires et les médias, blogueurs et comédiens ont relayé rapidement l’information, chacun à sa manière.

Pour exemple, Laura Calu et Simone Media proposent, avec dérision, une caméra cachée.
« Que répondrait un homme si on lui enlève 1/4 de sa baguette, de sa bière ou de sa coupe de cheveux ? Découvrez les réactions ! »


Marlène Schiappa a annoncé une multiplication des contrôles

Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations, s’est exprimée à l’Assemblée nationale, ce mardi 6 novembre. Elle a rappelé une nouvelle fois que cette inégalité était illégale depuis une quarantaine d’années. Elle a indiqué que « ce gouvernement et cette majorité ont décidé de passer de la théorie à la pratique et d’agir concrètement. »

La secrétaire d’État a souligné que la ministre du Travail avait pris de mesures législatives en faveur de la transparence dans les différences de salaire et l’obligation pour les sociétés de les corriger dans les 3 années à venir. Marlène Schiappa a aussi annoncé que les contrôles de l’Inspection du travail allaient être revus à la hausse et passer de 1 700 à 7 000 chaque année.