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Le nouveau contrôle technique 2019 reporté de 6 mois

D’abord prévue pour le 1er janvier 2019, l’entrée en vigueur des nouvelles modalités du contrôle technique, pouvant potentiellement interdire à des milliers de véhicules de circuler, a été décalée de 6 mois. Une décision qui fait suite au mouvement des gilets jaunes.
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Le 4 décembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe a dévoilé plusieurs mesures d’apaisement pour répondre aux revendications des gilets jaunes. Le report de 6 mois des nouvelles modalités du contrôle technique pour les véhicules diesel, qui devaient entrer en vigueur au 1er janvier 2019, en fait partie. Un point sur cette annonce.

Le nouveau contrôle technique 2019 reporté de 6 mois

Un contrôle technique déjà durci en mai 2018

Les modalités du contrôle technique avaient déjà été modifiées le 20 mai dernier, avec davantage de points de vérification. Les points de contrôle étaient passés de 123 à 134 points et les défaillances constatables de 410 à 610.

Au 1er janvier 2019, un renforcement des exigences devait entrer en application afin de lutter contre les effets polluants des automobiles diesel. Le but était de supprimer les automobiles les plus polluantes. Cela s’inscrit dans le cadre de la loi de transition énergétique pour la croissance verte qui date de 2015.

« J’ai entendu l’inquiétude sur les modalités du contrôle technique, qui le compliquent et le rendent plus cher. Je suspends cette mesure pour une durée de 6 mois, pour trouver les justes adaptations », a annoncé Édouard Philippe.

Des mesures pour traquer les véhicules les plus polluants

L’opacité des fumées évacuées par le pot d’échappement devait être analysée de manière plus drastique à compter du 1er janvier 2019.

L’objectif était de détecter les véhicules diesel qui relâchent le plus de particules, et surtout les particules fines. Le contrôleur technique devait donc procéder à 7 mesures à plein régime, avec des accélérations franches.

De nombreux véhicules auraient pu aller en contre-visite

D’après l’OTC (Organisme technique central), la quantité de contre-visites aurait pu augmenter de plus de 10 % avec ce nouveau contrôle technique. Les véhicules récents, comme ceux classés Euro 5 à partir de 2011, auraient pu potentiellement aller en contre-visite, surtout ceux qui circulent peu.

Au total, près de 9 millions de véhicules diesel polluants sont concernés. Pour les automobilistes, les outils de dépollution coûtent très cher. Par exemple, il faut débourser aux alentours de 1 500 € pour un filtre à particules et 2 000 € pour un turbo.


Les professionnels dénoncent l’absence de concertation

Après l’annonce de cette mesure, les gilets jaunes ne semblent pas vraiment convaincus, tout comme les professionnels du contrôle technique. Une décision « sans même une concertation avec les acteurs du contrôle technique ? On rêve », peste Xavier Horent, responsable du Conseil National des Professionnels de l’Automobile.

Pierre Chasseray, président de l’association 40 millions d’automobilistes, considère cette mesure comme « une supercherie ». Selon lui, « le gouvernement en profite pour faire tomber une mesure mal pensée ». En effet, les professionnels du secteur ont réalisé, cette année, de nombreux investissements. Et les équipements nécessaires pour les nouvelles modalités de contrôle coûtent plus de 5 000 €.

Une nouvelle réforme du contrôle technique prévue en 2022

La période de moratoire de la nouvelle version du contrôle technique doit durer 6 mois. Ensuite, une nouvelle réforme du contrôle technique devrait voir le jour en 2022, avec le contrôle des oxydes d’azote.