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Les conduites addictives des jeunes face au tabac, à l'alcool, aux drogues ou aux écrans inquiètent

Une récente enquête menée par l’Ipsos révèle l’importance des consommations à risques chez les jeunes âgés de 14 à 24 ans. Un point sur les résultats.
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Le futur plan national de mobilisation contre les addictions devrait bientôt voir le jour. C’est dans ce contexte que la Fondation pour l’innovation politique, la Fondation Gabriel Péri et le Fonds Actions Addictions se sont associés pour concevoir une étude portant sur les conduites addictives des jeunes. Dans ce cadre, 1 000 individus âgés de 14 à 24 ans ont été interrogés sur des sujets tels que l’alcool, le tabac, les drogues, la pornographie, les jeux vidéos, les réseaux sociaux ou encore les jeux d’argent. Le questionnaire a également été soumis à plus de 400 parents et au grand public. Les résultats de cette enquête réalisée par l’Ipsos (institut de sondages français) ont été publiés ce vendredi 8 juin dans le quotidien Le Parisien. Un point sur ces données.

Les conduites addictives des jeunes face au tabac, à l’alcool, aux drogues ou aux écrans inquiètent


Des résultats jugés très « inquiétants »

Dans le cadre de cette enquête portant sur les addictions, 1 000 jeunes âgés de 14 à 24 ans ont été interrogés sur des sujets tels que l’alcool, le tabac, les drogues, la pornographie, les jeux vidéos, les réseaux sociaux ou encore les jeux d’argent. Et les résultats sont inquiétants.

En ce qui concerne la consommation de drogues, près de 340 000 Français de 14 à 17 ans auraient déjà usé de produits tels que la cocaïne, l’ecstasy ou le GHB. Et parmi les 18-24 ans, 255 000 en consommeraient hebdomadairement. Pour Michel Reynaud, président du Fonds Actions Addictions, « l’enquête confirme l’importance de la consommation de produits licites et illicites, mais l’augmentation de la consommation des drogues festives (ecstasy, cocaïne...) qui apparaît d’un peu plus du double que dans les enquêtes habituelles, suscite une inquiétude particulière ».

L’étude révèle par ailleurs que de nombreux jeunes passent plus de 10 heures par jour devant leurs écrans. Parmi les 18-22 ans, un quart d’entre eux consacre plus de 5 heures par jour à surfer sur les réseaux sociaux et 16 % jouent aux jeux vidéos quotidiennement, pendant plus de 5 heures.

Les résultats de cette enquête montrent également que près d’un jeune sur cinq s’adonnerait au visionnage de films pornographiques au moins une fois par semaine. Cette pratique a, selon, M.Reynaud, « des conséquences sur le développement des jeunes les plus vulnérables et les moins structurés psychologiquement », avec un « rapport peu adapté à la sexualité » et une « addiction ».

Enfin, les jeux d’argent sont également prisés par cette jeune population. 13 % d’entre eux, soit plus d’un sur dix en achète au moins une fois par semaine.

Un enjeu majeur pour les pouvoirs publics

Selon le président du Fonds Actions Addictions, il est primordial que les pouvoirs publics réagissent, notamment « en faisant appliquer la loi sur l’interdiction de vente d’alcool et de tabac aux mineurs ».

Les résultats de l’enquête démontrent en effet que les jeunes ont tendance à se procurer assez facilement des produits qui leur sont interdits comme du tabac, de l’alcool, des jeux d’argent, ou des drogues. Pour près des deux tiers, il s’agit d’un « jeu d’enfant ». Et pour 91 %, la pornographie est encore plus accessible.

M.Reynaud a par ailleurs fait savoir que les parents interrogés « sous-évaluent les consommations de leurs enfants en matière d’alcool, de tabac, de jeux d’argent et de pornographie », mais « ils sont demandeurs de solutions (contrôle d’identité, identification bancaire...) ».

Et bien que beaucoup de jeunes aient connaissance des risques encourus en usant de ce genre de pratiques addictives, « les campagnes publiques d’information sont vues comme peu efficaces ». C’est pour cela que la Fondation pour l’innovation politique, la Fondation Gabriel Péri et le Fonds Actions Addictions appellent à « des mesures concrètes pour une meilleure protection des jeunes, et plus spécialement des mineurs », et notamment au « remboursement à 100 % de tous les soins anti-addictions ». Volonté également exprimée de façon quasi unanime par les parents, les jeunes et le grand public.