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Les employeurs « télésurveillent » leurs salariés

Près de la moitié des salariés en télétravail seraient surveillés par leur employeur. Quels moyens utilisent-ils ? Et surtout, en ont-ils le droit ?
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Face à la crise sanitaire, les entreprises ont dû s’adapter et de nombreux postes ont basculé entièrement en télétravail, notamment lors des deux confinements. Entre confiance et peur des abus, quel est l’envers du décor ? D’après une étude menée par GetApp, 45 % des salariés font l’objet d’une surveillance à distance.

Les employeurs « télésurveillent » leurs salariés

Comment se met en place la télésurveillance ?

GetApp, une plateforme de découverte de divers logiciels et applications, a lancé un sondage auprès de 1 418 Français en télétravail pour connaître leur rapport avec la surveillance à distance.

Pour 44 % des personnes interrogées, cette surveillance s’exerce par un contrôle de l’activité sur l’ordinateur. Cela comprend le suivi du temps, des mouvements de la souris, de l’historique du navigateur ou encore l’enregistrement des frappes au clavier. D’autres procédés sont également mis en place :

  • vérification des heures de connexion ;
  • surveillance de l’espace de travail par webcam ou captures d’écran ;
  • appels fréquents, visioconférences, envoi d’emails ou discussions sur une messagerie instantanée.

L’employeur est tenu d’informer le salarié des moyens instaurés pour assurer la télésurveillance, mais aussi d’adresser à la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) une déclaration à ce propos. Si ce n’est pas le cas, aucune donnée ne peut légalement être collectée. En bref, l’employeur est en droit de contrôler et surveiller l’activité de ses salariés, mais doit le faire en respectant ses droits fondamentaux et libertés individuelles.

Avantage ou inconvénient : quelle est l’opinion des salariés ?

Preuve d’un manque de confiance ou moyen de démontrer sa productivité, la télésurveillance ne fait pas l’unanimité auprès des salariés.

Selon GetApp, 59 % des sondés choisiraient de ne plus être surveillés. Ils considèrent cette pratique comme infantilisante et source de stress. Certains redoutent une intrusion dans la vie privée et la mauvaise utilisation des données récoltées, tandis que d’autres pointent du doigt la méfiance que peut générer ce type d’outils.

41 %, au contraire, en perçoivent les avantages et évoquent un climat de confiance. D’après ces répondants, la télésurveillance garantit une totale transparence entre le salarié et son employeur. Elle apporte toutes les preuves d’un travail bel et bien réalisé et constitue une motivation supplémentaire pour dépasser les attentes. En outre, elle permet de prendre plus facilement en compte les heures supplémentaires.

Alors, avantage ou inconvénient ? Si la surveillance est « plutôt positive » pour 26 % des salariés et « plutôt négative » pour 28 % d’entre eux, 29 % restent indécis et estiment que cette pratique « a, non seulement besoin d’être implémentée de manière judicieuse, mais doit également être expliquée, en ne laissant que peu de place à l’interprétation. »