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Les nanoparticules du colorant E171 bientôt interdites dans les bonbons, plats préparés et médicaments

La dangerosité pour la santé des nanoparticules est de plus en plus avérée. Le gouvernement va donc annoncer l’interdiction de mettre du dioxyde de titane (E171) dans les produits alimentaires. Qu’en est-il ?
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Suite aux récents scandales liés à la présence de nanoparticules toxiques dans les produits alimentaires, le gouvernement fait un premier pas vers leur bannissement, en annonçant l’interdiction prochaine de la nanoparticule de titane, souvent présente dans les confiseries, les desserts, les glaces, les gâteaux... Pourquoi est-ce une bonne nouvelle pour notre santé ?

Les nanoparticules du colorant E171 bientôt interdites dans les bonbons, plats préparés et médicaments


Les risques sur la santé des nanoparticules de dioxyde de titane

Nom de code E171. C’est sous cette forme que la présence de la nanoparticule est indiquée sur les étiquettes. Et la mauvaise nouvelle, c’est que même si son utilité est moindre — elle apporte seulement une belle couleur blanche aux aliments et permet d’absorber les rayons ultraviolets —, elle est présente dans beaucoup d’aliments transformés.

Dans une de ses études, l’association Agir pour l’Environnement avait d’ailleurs révélé sa présence dans plus de 150 produits alimentaires de consommation courante allant des bonbons aux biscuits, de la blanquette de veau en boite aux épices.

Une récente étude de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) effectuée sur des rats et publiée dans la revue Scientific Reports le 20 janvier 2018 montre clairement un effet nocif sur le système immunitaire et le potentiel cancérogène du dioxyde de titane (TiO2 ou E171).

La secrétaire d’État au développement durable annonce l’interdiction prochaine du colorant E171

Vendredi 18 mai 2018, Brune Poirson s’est exprimée dans Le Parisien pour le compte du gouvernement : « Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France. La France a d’ores et déjà saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine. »

L’annonce officielle devrait être faite dans l’usine de confiserie de Tourcoing qui fabrique les bonbons « Têtes Brûlées », qui a montré l’exemple en retirant l’E171 de ses sucreries.

Les associations se disent satisfaites, mais veulent l’étendue de l’interdiction à tous les produits

L’association Agir pour l’environnement se félicite de l’interdiction prochaine du dioxyde de titane, mais pousse déjà le gouvernement « à élargir cette interdiction aux médicaments et cosmétiques ».

En effet, outre sa présence dans nombre de produits alimentaires, l’E171 est aussi souvent ajouté dans les produits cosmétiques, et même les médicaments.

« Le peu d’évaluations effectuées en amont de la mise sur le marché des nanoparticules de dioxyde de titane ainsi que les nouvelles études apportant la preuve de la toxicité du TiO2 plaident pour une interdiction de l’ensemble des produits auxquels est exposée la population par différents biais (ingestion, voie cutanée, inhalation) », explique l’association.

Dans l’industrie pharmaceutique, le E171 a « pour seules utilité de colorer ou d’opacifier le pelliculage des comprimés et gélules », plaide Agir pour l’environnement. Les Doliprane, Dafalgan, Spasfon ainsi qu’environ 4 000 autres médicaments auraient du dioxyde de titane dans leur composition selon eux.