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Les orthoptistes peuvent prescrire des lunettes de vue ou des lentilles

Sous certaines conditions, les orthoptistes vont pouvoir prescrire des lunettes de vue ou des lentilles de contact. Êtes-vous concerné par cette nouveauté ?
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Un décret publié au Journal officiel ce 27 avril a élargi les compétences des orthoptistes. Une bonne nouvelle selon le SNAO (syndicat national autonome des orthoptistes) qui estime que ce texte va réduire les délais d’attente pour accéder à des soins visuels.

Les orthoptistes peuvent prescrire des lunettes de vue ou des lentilles

Quels patients pourront se voir prescrire des lunettes de vue ou des lentilles ?

Ainsi, seuls les patients qui ont entre 16 et 42 ans sont concernés par cette nouveauté. Concrètement, ils pourront aller effectuer, sans ordonnance préalable, un bilan visuel chez un orthoptiste. Notons également d’autres contraintes :

  • pour les porteurs de lunettes, le dernier bilan visuel réalisé chez un ophtalmologiste doit dater de 5 ans maximum ;
  • pour les patients qui ont des lentilles, le dernier bilan visuel doit avoir été réalisé par un ophtalmologiste il y a 3 ans au maximum.

Puis, après avoir effectué le bilan visuel, l’orthoptiste peut prescrire des lunettes de vue ou des lentilles de contact. « Pour un renouvellement d’équipement », il peut aussi « adapter une prescription orthoptique » datant de moins de 2 ans, précise le décret.

Certains patients se verront réorienter vers un ophtalmologiste

Cependant, si lors de l’examen, l’orthoptiste observe « une baisse de l’acuité visuelle profonde et brutale » ou un besoin pour le patient « d’une correction optique supérieure ou égale à trois dioptries pour la myopie et l'hypermétropie, et à une dioptrie pour l'astigmatisme », il doit le réorienter vers un médecin ophtalmologiste.

De même, il ne pourra pas non plus rédiger de prescription en cas de « contre-indications listées dans un arrêté ».

La liste des contre-indications n’a toujours pas été publiée

Toutefois, il y a un hic : la liste des contre-indications n’est toujours pas parue. Cela signifie que le décret « n’est pas pleinement applicable à l’heure actuelle », a indiqué à Capital Thierry Bour, le président du SNO (syndicat national des ophtalmologistes). Contactée par le magazine économique, la DGOS (direction générale de l’offre de soins) a affirmé que l’arrêté serait publié dans les prochaines semaines.

En attendant, il faut donc se fier à la liste des recommandations publiée en 2011 par la HAS (Haute autorité de santé). Car l’arrêté devrait, en principe, s’en inspirer. Ainsi, les orthoptistes ne devraient pas pouvoir rédiger de prescription si le patient est atteint de glaucome, de DMLA, de cataracte, de sclérose en plaques, ou encore s’il a des antécédents de chirurgie réfractive ou de traumatisme de l’œil sévère.


Les orthoptistes peuvent aussi dépister l’amblyopie

Par ailleurs, le décret autorise également les orthoptistes à dépister l’amblyopie (un problème de vue) chez les enfants ayant entre 9 et 15 mois et les troubles de la réfraction chez ceux qui ont entre 30 mois et 5 ans.

En revanche, il ne précise pas les taux de remboursement des actes effectués sans ordonnance par les orthoptistes. À titre de comparaison, si vous consultez ces spécialistes muni d’une ordonnance, vous êtes remboursé à hauteur de 60 % par l’Assurance maladie puis la mutuelle peut prendre en charge le reste. Notons qu’en cas d’affection longue durée, l’Assurance maladie rembourse la totalité de la consultation.