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Les troubles musculo-squelettiques en hausse chez les travailleurs

Les TMS (Troubles musculo-squelettiques) sont de plus en plus fréquents en France, à tel point qu’ils représentent la première maladie professionnelle.
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Suivant les professions exercées et surtout suivant l’environnement de travail, il est plus facile de développer un TMS. En effet, face à la recrudescence d’emplois en télétravail, en « flex-office » ou même, pour les personnes assises derrière un écran toute la journée, de mauvaises habitudes posturales peuvent être prises. Les ergonomes s’inquiètent du nombre grandissant des TMS chez les travailleurs.

Les troubles musculo-squelettiques en hausse chez les travailleurs

Que sont les TMS et qui touchent-ils ?

Souffrir d’un mal de dos récurrent, de tendinites au poignet, de lombalgie, d’épicondylite ou même avoir le syndrome du canal carpien, etc., tous ces maux font partie des maladies musculo-squelettiques. Il s’agit en général de troubles douloureux qui perdurent à cause d’un mauvais positionnement ou d’une charge de travail inadéquate.

Il semblerait que les personnes de grande taille soient plus susceptibles de contracter une lombalgie. De même, les personnes travaillant sur ordinateur sont plus souvent aptes à contracter le syndrome du canal carpien ou des tendinites au poignet, voire aux épaules.

La maladie professionnelle du siècle

Les accidents du travail sont aujourd’hui mieux maîtrisés. En revanche, les TMS viennent renchérir l’absentéisme des travailleurs d’après Véronique Vernet, ingénieur-conseil à la CRAM (Caisse régionale d’assurance maladie) d’Île-de-France.

Aucun secteur professionnel n’est épargné par ce mal actuel. En cause : de mauvaises positions pour travailler, des charges trop lourdes à porter, une sédentarité accrue et un manque cruel de renforcement musculaire. En résultent des arrêts maladie à répétition, faute de prévention professionnelle et d’amélioration des conditions de travail.

Un coût important chaque année

Les TMS représentent à eux seuls les trois quarts des maladies professionnelles reconnues comme telles. Cela représente environ 2 milliards d’euros par an, restitués par le biais d’indemnités journalières le plus fréquemment. Cela étant, ce sont les coûts indirects qui coûtent le plus cher aux entreprises, avec 2 à 7 fois plus de perte de production dus à l’absentéisme, etc.


Les TMS sont sous-estimés

Souvent mis sur le compte d’un mal passager, les personnes souffrant de TMS font rarement la démarche auprès des professionnels pour faire valoir leur maladie. Car oui, il s’agit bien d’une maladie professionnelle reconnue. Il semblerait que la peur de la rendre officielle prenne le dessus sur les salariés et même les personnes à leur compte.

Pourtant, les TMS sont assimilés à une véritable « épidémie » par l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité). Elles sont le fruit d’une situation professionnelle propre aux pays industrialisés depuis quelques décennies.

Des causes bien plus profondes qu’il y paraît

En plus des causes déjà citées ci-dessus, il existe un mal profond et silencieux : celui du départ de l’âge à la retraite qui recule encore et encore. En effet, les actifs sont de plus en plus âgés et cela multiplie les chances de souffrir de TMS. L’INRS tire la sonnette d’alarme quant à cette situation.

De même, la flexibilité des actifs (essentiellement des micro-entrepreneurs et des personnes à multiples casquettes) expose encore plus les personnes aux TMS. En effet, les durées de travail sur la journée sont souvent démesurées, engendrant un épuisement mental, mais également physique.

La répétition des tâches et les mauvaises postures engendrent inévitablement des douleurs chroniques. Mais les TMS peuvent aussi être le fruit d’une mauvaise organisation au sein de l’entreprise, ainsi que de facteurs psychosociaux. En d’autres termes, à postes et conditions de travail égaux, un actif évoluant dans une ambiance agréable sera moins sujet aux TMS qu’un autre travaillant dans une ambiance tendue.

Des préventions inadéquates

Si en entreprise la communication concernant les TMS est pourtant effectuée, très peu d’informations redescendent en revanche vers les micro-entrepreneurs. D’autre part, dans certaines professions, il est difficile d’avoir un bureau à proprement dit. Les personnes travaillent donc debout sur un « coin de bureau », avec un ordinateur portable qui n’est pas forcément adapté ergonomiquement et engendre des douleurs aux cervicales, dans le bas du dos, etc.

D’autre part, il est constaté qu’un grand nombre des personnes revenant d’un arrêt maladie à cause d’un TMS reprennent le travail dans les mêmes conditions ergonomiques qu’avant le congé maladie. Aucune amélioration de leur espace de travail n’est réalisée pour justement éviter une rechute et un préjudice clairement palpable pour l’entreprise.