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Pénurie de médicaments : attention, le troc peut être (très) dangereux

Confrontés aux pénuries de médicaments, certains patients n’hésitent pas à s’échanger des boites. Un troc qui peut avoir de lourdes conséquences sur la santé.
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Hausse brutale de la consommation, décision commerciale, retard de livraison d’une matière première, délocalisation… Difficile de lister toutes les raisons des pénuries des médicaments tant elles sont nombreuses. Et même parfois, elles se cumulent. Le hic ? Cela peut avoir de graves répercussions chez les patients.

Pénurie de médicaments : attention, le troc peut être (très) dangereux

Pourquoi le troc de médicaments est-elle une pratique dangereuse ?

Auprès de Ouest-France, une Parisienne indique avoir dans son armoire à pharmacie « un an de Levothyrox, six mois de Ramipril », pour soigner sa tension. Deux médicaments qui ne sont pourtant pas touchés par une pénurie, précise le journal.

Une mère de famille, quant à elle, explique avoir réussi à trouver du Gaviscon pédiatrique pour soigner son bébé âgé de quelques semaines, grâce à un appel lancé dans un groupe Facebook. « Il ne faut surtout pas faire ça », alerte dans le quotidien Jean-François Guillerm, le président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens de Bretagne. La raison ? « Rien ne vous dit que c’est le bon médicament dans la boîte », avance-t-il.

Ces « comprimés peuvent être inefficaces ou frauduleux », complète auprès du Parisien Catherine Simonin, membre du bureau de France Assos Santé. Selon elle, opter pour le troc de médicaments « est la porte ouverte au marché noir, aux truands, à toutes les dérives ». « Le trafic de médicaments tue plus que celui de la drogue », rappelle-t-elle.

Couper les médicaments en deux est également une solution risquée pour la santé

En raison des pénuries de médicaments, certains patients n’hésitent pas non plus à faire eux-mêmes leur traitement en coupant les médicaments en deux. Une solution qui est également risquée. En ouvrant la capsule, « on risque soit un effet plus important du médicament ou une baisse de l’efficacité », affirme sur RTL, le docteur Jimmy Mohamed.

Autre problème : chez les plus jeunes, les doses d’amoxicilline et de paracétamol sont calculées en fonction du poids. Vous pouvez donc vous « tromper et exposer l’enfant à un surdosage », indique Catherine Simonin dans Le Parisien. Et attention, car cela peut provoquer de graves lésions au foie. « Une hépatite fulminante potentiellement mortelle peut survenir », indique la rubrique santé du site du Figaro.

Quelles solutions pour éviter les pénuries ?

Alors, face à ce problème de pénuries, que faut-il faire ? « Il faut vendre les médicaments à l’unité (et) obliger les industriels à fournir les vieilles molécules », explique Catherine Simonin. Depuis septembre 2021, les laboratoires ont d’ailleurs l’obligation d’avoir un stock de 2 mois minimum de médicaments d’intérêt thérapeutique majeur.

Le hic ? Certains avaient constitué cet été « seulement deux jours de stock », d’après la membre du bureau de France Assos Santé. Résultat : 3 laboratoires ont été condamnés à 500 000 euros d’amende en tout.

Début octobre, selon France Assos Santé, 80 médicaments étaient en rupture de stock et de nombreux en tension d’approvisionnement.

Bon à savoir : selon le baromètre 2023 de France Assos Santé, 37 % des Français ont connu une pénurie de médicaments en pharmacie. Parmi eux, 39 % sont repartis de l’officine sans avoir eu de solution alternative.


 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.