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Pourquoi vous ne pourrez bientôt plus acheter un véhicule neuf à essence ou diesel

À partir de 2035, les Français ne devraient plus pouvoir acheter un véhicule neuf à essence ou diesel. Cette mesure qui a été adoptée par les eurodéputés doit être validée par le Conseil européen.
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C’est une véritable révolution dans le monde automobile. Ce mercredi 8 juin, le Parlement européen a voté en faveur d’une proposition visant à interdire les moteurs thermiques dans les véhicules neufs à compter de 2035. Autrement dit, dans 13 ans, les voitures et camionnettes neuves à moteur diesel, essence ou hybride ne devraient plus être commercialisées. En revanche, cette mesure ne concerne pas le marché de l’occasion.

Pourquoi vous ne pourrez bientôt plus acheter un véhicule neuf à essence ou diesel

Fin des voitures neuves à essence ou diesel : le Conseil européen doit valider la mesure

Pour rappel, cette disposition faisait partie des 8 propositions législatives visant à permettre à l’Union européenne d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Ainsi, l’objectif de ce texte, qui a été adopté par 339 voix pour et 249 contre (24 abstentions), est de réduire de 100 % les émissions des voitures particulières et des véhicules utilitaires légers neufs en 2035.

D’ailleurs, le texte inclut également des objectifs intermédiaires : d’ici 2030, la réduction des émissions des voitures doit être de 55 % contre 50 % pour les camionnettes.

Attention cependant à la prochaine étape. Car pour que cette proposition soit définitivement adoptée, elle doit également être validée par le Conseil européen. Cette ultime phase va se dérouler dans les prochaines semaines.

Bon à savoir : soulignons quelques exceptions. Ainsi, un amendement permet à certains constructeurs de déroger à la règle pendant un an : il suffit de commercialiser moins de 10 000 véhicules neufs par an. Par ailleurs, ceux qui vendent moins de 1 000 véhicules par an ne sont pas concernés par cette mesure.

Les voitures à essence sont toujours les plus vendues en France

Mais si le Conseil européen ne retoque pas la mesure, ce serait donc un coup d’accélération pour la fin de la commercialisation des véhicules thermiques. Car soulignons que la France, avec la loi d’orientation des mobilités, s’est engagée à y mettre fin en 2040.

Cependant, si depuis plusieurs années, les modèles électriques sont de plus en plus vendus, les voitures thermiques sont toujours privilégiées par les Français. Ainsi, l’an dernier, 1,6 million de véhicules neufs ont été achetés dans notre pays. Dans le détail, les voitures à essence restent majoritaires (environ 40,2 % des achats), devant les hybrides (25,8 %), les diesels (21,1 %) et les électriques (9,8 %).

Plusieurs incertitudes

Toutefois, cette proposition si elle est validée pose plusieurs questions. Que faire si vous souhaitez vendre votre véhicule à essence ou votre diesel dans les prochaines années ? En effet, le marché de l’occasion pourrait alors s’effondrer. Donc, la France devra-t-elle toujours mettre en place des aides pour accompagner les particuliers à remplacer leur véhicule, comme le bonus écologique ?

De même, quid des emplois dans la filière ? Car construire une voiture électrique nécessite moins de main-d’œuvre. Selon une étude publiée en décembre dernier par l’Association européenne des fournisseurs automobiles, cette mesure devrait supprimer 275 000 emplois dans le secteur. De plus, concernant les batteries électriques, la Chine est très en avance par rapport à l’Europe. Ajoutons toutefois que l’Union européenne devrait créer un fonds de transition pour permettre aux salariés de se former.

Enfin dernière interrogation : quel sera le prix d’une voiture électrique ? Car à l’heure actuelle, elles sont toujours plus chères à l’achat que leurs cousines à essence ou diesel.