Le faux suspense a pris fin à quelques heures de la date limite de dépôt des parrainages au Conseil constitutionnel. Emmanuel Macron a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle de 2022 dans une « Lettre aux Français » publiée dans la presse quotidienne régionale ce vendredi 4 mars 2022 et parue dès ce jeudi soir sur les sites des différents journaux.
Que contient cette « Lettre aux Français » ?
Dans cette « Lettre aux Français », le président sortant défend son bilan. « Les transformations engagées durant ce mandat ont permis à nombre de nos compatriotes de vivre mieux, à la France de gagner en indépendance », écrit-il notamment, tout en soulignant : « Nous n’avons pas tout réussi. Il est des choix qu’avec l’expérience acquise auprès de vous je ferais sans doute différemment. »
Et même s’il reconnaît qu’il ne pourra « pas mener campagne comme (il) l’aurait souhaité en raison du contexte », il se sert de cette lettre pour formuler quelques propositions. « Il nous faudra travailler plus et poursuivre la baisse des impôts pesant sur le travail et la production », explique-t-il.
Il indique également vouloir lutter contre les inégalités en faisant « en sorte que tous les enfants de France aient les mêmes chances. » Il ajoute : « Pour cela, la priorité sera donnée à l’école et à nos enseignants, qui seront plus libres, plus respectés et mieux rémunérés. »
Investir dans l’innovation, dans la recherche, dans le secteur de la santé….
Autre engagement : investir afin de « permettre à chacun de vivre le grand âge à domicile tant qu’il le peut, pour rendre les maisons de retraite plus humaines. » Dans le domaine de la santé, Emmanuel Macron souhaite également faire « reculer les déserts médicaux ».
De plus, le président sortant annonce qu’il faudra « aussi continuer d’investir dans notre innovation et notre recherche afin de placer la France en tête dans les secteurs qui, comme les énergies renouvelables, le nucléaire, les batteries, l’agriculture, le numérique, ou le spatial feront le futur ». L’objectif ? Que la France devienne « une grande Nation écologique ».
« Ensemble, nous pouvons faire de ces temps de crises le point de départ d’une nouvelle époque française et européenne », conclut-il.
Comment s’étaient déclarés les autres présidents sortants de la 5e République ?
Emmanuel Macron est le premier à officialiser sa candidature à sa réélection dans une lettre publiée dans les journaux. En effet, François Mitterrand en 1988 et Nicolas Sarkozy en 2012 s’étaient déclarés candidat lors d’une interview télévisuelle (le premier sur Antenne 2 et le second au 20h de TF1).
Charles de Gaulle en 1965 et Valéry Giscard d’Estaing en 1981 avaient opté pour une allocution solennelle diffusée à la télévision. Enfin, Jacques Chirac en 2002 avait dévoilé ses intentions lors d’un déplacement à Avignon.
Et excepté Georges Pompidou, mort au cours de son premier mandat, seul François Hollande n’a pas choisi de se représenter. Il avait annoncé sa décision lors d’une allocution.
Quelles sont les réactions des autres candidats à l’élection présidentielle de 2022 ?
Les autres candidats à l’élection présidentielle de 2022 n’ont pas tardé à réagir. Et d’ailleurs certains n’ont pas attendu la publication de la lettre d’Emmanuel Macron pour s’exprimer. Valéry Pécresse a estimé ce vendredi 4 mars sur France Info qu’« Emmanuel Macron candidat voulait faire le contraire de ce qu’Emmanuel Macron président avait fait. »
Dans une vidéo postée sur YouTube, Éric Zemmour dresse « le bilan » du président sortant et « souhaite à la France d’en finir démocratiquement avec votre quinquennat ».
Pour Nicolas Dupont-Aignan, « il prend les Français pour les imbéciles. » Dans une vidéo postée sur Twitter, le candidat du parti Debout la France rappelle un proverbe : « Si quelqu’un te trompe une fois, honte à lui. Si quelqu’un te trompe deux fois : honte à toi. »
Autre réaction sur Twitter : celle d’Anne Hidalgo. La candidate PS n’est pas « surprise » de « l’annonce du président sortant ». « Le débat démocratique que je demande projet contre projet va enfin pouvoir se tenir », écrit-elle.
Enfin, pour Fabien Roussel (PCF), « il faut tourner la page pour permettre au Français de renouer avec des jours heureux ».