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Retards de trains fréquents, lignes vétustes… L'UFC-Que Choisir épingle la SNCF

L’UFC-Que Choisir demande à SNCF Réseau d’augmenter les investissements pour améliorer la ponctualité des trains, trop souvent en retard.
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C’est un constat sans appel que fait l’UFC-Que Choisir. Dans un bilan publié ce mardi 5 octobre, l’association de consommateurs estime que le réseau ferroviaire est « confronté à des difficultés de financement et de gouvernance qui altèrent la qualité de service pour les consommateurs. »

Retards de trains fréquents, lignes vétustes… L’UFC-Que Choisir épingle la SNCF

Selon l’UFC-Que Choisir, les usagers ont perdu 340 millions de minutes

En effet, comme l’explique l’UFC-Que Choisir, alors qu’au début des années 1980, « 1 000 kilomètres de voies étaient renouvelés », en 2005 il y en a « moins de 500 kilomètres » qui ont été changés. Ainsi, selon l’association, 23 % du réseau ferroviaire français a dépassé sa durée de vie optimale en 2019. Et cela a des conséquences sur les voyageurs en provoquant des arrêts de circulation et des ralentissements qui « allongent les temps de transport ».

En 2017, l’Autorité de la qualité de service estimait que 2 milliards de minutes, soit 3 805 ans, étaient perdues chaque année par les voyageurs en raison des retards de trains. De son côté, l’UFC-Que Choisir chiffre à 340 millions le nombre de minutes perdues par les usagers sur leur parcours en 2018 en raison de défaillances d’infrastructures. Autrement dit, chaque voyageur a perdu en moyenne 68 minutes sur l’année.

Toutefois, SNCF Réseau a démenti ce dernier chiffre auprès du Figaro, en comptabilisant au total « 2 millions de minutes de retard » pour l’ensemble de l’année 2018.

Un « sous-investissement chronique » de la part de la SNCF

Dans son bilan, l’association de consommateurs met également en avant un « sous-investissement chronique » qui « affecte la performance du gestionnaire d’infrastructures » et qui est « la conséquence de l’équation budgétaire impossible à résoudre ». En effet, les recettes et les contributions publiques ne permettent pas de couvrir les coûts d’exploitation et les besoins d’investissements.

Ainsi, fin 2020, la dette s’élevait à plus de 38 milliards d’euros. Et selon l’UFC-Que Choisir, cela ne devrait pas s’améliorer sans « une véritable politique de long terme ».

Sans redressement de la situation, les petites lignes qui « regroupent 70 % des sections de voies ralenties » pourraient être les premières impactées. Car actuellement, on assiste au début d’un cercle vicieux : en raison des retards de trains, les voyageurs préfèrent prendre leur voiture et cela conduit à la désaffection de certaines lignes qui pourraient tout simplement finir par fermer.

Pourtant, comme le rappelle l’association de consommateurs, ces petites lignes sont un « véritable enjeu de désenclavement des territoires »

Les recommandations de l’UFC-Que Choisir

Alors pour essayer d’inverser cette dynamique, l’UFC-Que Choisir propose d’augmenter le soutien financier à SNCF Réseau afin de garantir les investissements qui vont permettre de rénover et de moderniser le réseau.

L’association estime également qu’il faut imposer à SNCF Réseau « des critères de performance et des mécanismes réellement incitatifs et crédibles en cas de non-respect de ces derniers » et qu’il faut « maintenir les lignes de desserte » si « elles répondent à une demande des autorités régionales ou des usagers. »