Retraite : les pensions des femmes plus faibles que celles des hommes
Les inégalités entre les femmes et les hommes ne s’arrêtent pas à la retraite. En effet, en 2020, la gent féminine percevait une pension moyenne de 1 154 euros brut par mois contre 1 930 euros brut par mois pour la gent masculine, précise la Cour des comptes dans un rapport. Et si l’on prend en compte la pension de réversion, l’écart se réduit et passe de 40 % à 28 % : 1 401 euros brut pour mois pour les femmes et 1 955 euros brut par mois pour les hommes.

Les femmes plus nombreuses que les hommes à être à temps partiel
Un écart sur le montant de la pension de retraite qui s’explique avant tout par des parcours professionnels qui diffèrent. Car si les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir un emploi, leur nombre est également plus important dans les contrats de travail à temps partiel. En 2021, elles étaient « 28 % » à ne pas avoir un contrat de travail à temps plein contre « 8,3 % des hommes », note la Cour des comptes.
Conséquence : leur salaire est inférieur à celui des hommes. En effet, en 2019, les hommes percevaient 22,3 % de plus que les femmes. Une différence de rémunération qui provient également des qualifications, des diplômes, du type d’emploi occupé ou encore de discriminations. La Cour des comptes précise ainsi que les mères subiraient « une perte de salaire horaire de 5 % » par enfant durant les 5 ans suivant sa naissance, alors que cet écart « n’est pas constaté pour les pères ».
Le mode de calcul de la pension de retraite est également défavorable aux femmes
Mais cette différence des rémunérations n’est pas la seule raison. Les femmes sont également pénalisées par les « règles de calcul générales », indique ce rapport. À titre d’exemple, pour le régime général, le calcul du salaire de référence se base sur les 25 meilleures années et permet donc ne pas prendre en compte les salaires les plus faibles. Le hic ? Les femmes ne font pas forcément des carrières supérieures à 25 ans.
De même, le dispositif des carrières longues avantage plutôt la gent masculine. Parmi les personnes nées en 1950, 18 % des hommes ont pu en profiter pour prendre leur retraite le plus tôt possible contre 5 % des femmes. Toutefois, « pour favoriser leur accès » à ce dispositif, une loi de 2014 a permis d’ajouter aux trimestres cotisés « tous les trimestres de maternité ». Les trimestres supplémentaires accordés par enfant ne sont quant à eux pas « retenus », déplore la Cour des comptes.
Pour la Cour des comptes, il faut mener des actions sur le marché du travail
La Cour des comptes rappelle aussi que le « système de retraite » ne doit pas « compenser » toutes les différences de rémunération « constatés en période d’emploi ». Pour permettre aux femmes et aux hommes de toucher une pension qui se rapproche, il faut amplifier « la lutte contre les discriminations », mais aussi prendre des « mesures visant à mieux concilier » la « vie professionnelle » et la « vie familiale ». Autrement dit, il faut d’abord mener des « actions » en premier lieu « sur le marché de l’emploi ».
Par ailleurs, comme la réforme des retraites publiée au Journal officiel le 15 avril 2023 n’a pas apporté d’importantes modifications « aux droits familiaux de retraite », la Cour des comptes préconise en cas de futures évolutions de « compenser de manière plus ajustée et à coût constant, l’incidence sur les droits à la retraite » des actifs qui interrompent leur carrière pour éduquer leurs jeunes enfants, sans toucher aux droits particuliers ouverts « à partir de trois enfants ».

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