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Surdose de paracétamol : un danger méconnu du grand public

Les médicaments à base de paracétamol sont les plus vendus en France sans ordonnance. Efferalgan, Doliprane, Actifed, ils comportent de vrais risques pour la santé en cas de surdosage. Qu’en est-il ?
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En vente libre et remède le plus utilisé en « bobologie » et en automédication, le paracétamol est aussi régulièrement prescrit par les médecins en cas de douleurs aigües et pour certaines pathologies chroniques. Mais les malades sont rarement conscients des risques que comporte une utilisation régulière et des dangers du surdosage. Un point sur la question.

Surdose de paracétamol : un danger méconnu du grand public

Consommer du paracétamol régulièrement pourrait accroitre le taux de mortalité

En 2015, une étude britannique publiée par la revue scientifique Annals of The Rheumatic Diseases montrait que des patients consommant régulièrement plus de 3 grammes de paracétamol par jour (équivalent à 3 cachets de 1000 mg) avait un taux de mortalité plus élevé de 63 %.

Prendre des doses de paracétamol importantes de façon régulière pourrait augmenter le risque de maladie cardiovasculaire de 68 % pour une consommation de 15 comprimés par semaine.

Le risque de développer des problèmes de reins et des problèmes gastro-intestinaux est également plus élevé chez les consommateurs fréquents de paracétamol.

Une surdose de paracétamol peut être mortelle

« Le paracétamol, c’est la meilleure et la pire des choses. C’est un médicament anodin, très bien toléré dans 99,999 % des cas, mais qui devient une arme extrêmement dangereuse quand il est utilisé en dehors des clous », a récemment expliqué le pharmacologue François Chast au journal Sud Ouest.

« C’est comme un couteau de cuisine : c’est un outil efficace et sans danger quand on le tient par le manche, mais si on est maladroit, on peut se couper ».

Pour cause, le paracétamol est souvent utilisé dans les suicides. Une dose de 10 à 15 grammes peut suffire à provoquer un grave problème hépatique qui peut être mortel.

Chaque année, c’est environ 100 greffes de foie qui sont réalisées ayant pour cause directe un surdosage de paracétamol. Une surdose de paracétamol provoque d’abord des « signes discrets d’irritation gastro-intestinale », selon l’Organisation mondiale de la Santé. Ils « sont généralement suivis deux jours plus tard d’anorexie, de nausées, de malaise, de douleurs abdominales, puis de signes progressifs d’insuffisance hépatique et, finalement, de coma hépatique ».

Un risque méconnu du grand public

Malgré les risques désormais avérés liés à une surdose de paracétamol, ce fait reste assez méconnu du grand public. La dose maximum serait de 3 g de paracétamol en 24 h, en espaçant bien les prises. Les professionnels de santé ne paraissent pas connaitre suffisamment ces risques non plus lorsqu’on voit que 1 pharmacien sur 4 conseille une surdose de paracétamol à leurs clients.

Pour ces raisons, l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé) a lancé une consultation citoyenne pour définir quelle serait la meilleure façon de prévenir les consommateurs des risques hépatiques en cas de surdose de paracétamol en rendant obligatoire une mention d’alerte sur les boites de médicaments qui en contiennent. 5 questions vous sont posées pour déterminer la meilleure façon d’alerter le public sur les risques encourus lors d’une consommation élevée de paracétamol. Vous pouvez donner votre avis sur internet jusqu’au 30 septembre 2018.