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Tout savoir sur le plan du gouvernement pour lutter contre la pénurie de médicaments

Pour limiter les risques de pénurie, le gouvernement va notamment relocaliser en France la production de certains médicaments dans les prochaines semaines.
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Comment lutter contre la pénurie de médicaments ? Alors que l’an dernier, l’agence nationale de sécurité des médicaments a dénombré 3 747 risques de rupture ou ruptures de stock, contre 2 160 en 2021 et même 1 504 en 2019, le gouvernement veut montrer qu’il prend le problème au sérieux, même si l’hiver prochain s’annonce encore « compliqué » a rappelé sur RTL ce mercredi 14 juin, François Braun, le ministre de la Santé.

Tout savoir sur le plan du gouvernement pour lutter contre la pénurie de médicaments

La production de certains médicaments relocalisée en France

Ainsi, le gouvernement a identifié pour l’heure une cinquantaine de produits pharmaceutiques sur lesquels la France est dépendante des importations extra-européennes. Et dans les prochaines semaines, la moitié de ces médicaments vont voir leur production « augmenter significativement » ou être « relocalisée » sur « le territoire français », a annoncé Emmanuel Macron ce mardi 13 juin, en déplacement en Ardèche.

Sont concernés : l’amoxicilline, la ciprofloxacine, le paracétamol, la morphine, le fentanyl, le propofol, le midazolam, le diazépam, le clonazépam, le rocuronium, le cisatracurium, le suxaméthonium, l’adrénaline, la noradrénaline, la méthylprednisolone, l’esoméprazole, le furosémide, le clopidogrel, le salbutamol, le topotecan, le melphalan, le busulfan, la fludarabine, le paclitaxel et l’oxaliplatine.

En tout, 8 entreprises ont été choisies pour ces projets de relocalisation : les sociétés Aguettant à Lyon (Rhône), Benta Lyon à Saint-Genis-Laval (Rhône), Ethypharm à Grand-Quevilly (Seine-Maritime), EuroAPI à Vertolaye (Puy-de-Dôme), GSK à Mayenne (Mayenne), Interor à Calais (Pas-de-Calais), Sequens à Limay (Yvelines), à Porcheville (Yvelines) et à Villeneuve-la-Garenne (Hauts-de-Seine) et Skyepharma à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Coût total pour l’État ? Plus de 160 millions d’euros.

450 médicaments suivis de près pour éviter les ruptures

Par ailleurs, le gouvernement a également établi une liste de 450 médicaments essentiels. On y retrouve entre autres les 11 vaccins obligatoires pour les enfants, des laxatifs (lactulose et macrogol), des antidépresseurs (clomipramine, fluoxétine, escitalopram, etc.), des antidiabétiques (metformine, gliclazide, sitagliptine, etc.) ou encore le lévonorgestrel, qui est plus communément appelé pilule du lendemain.

Pour ces médicaments, détaillés sur le site du ministère de la Santé, les fabricants devront avoir « 4 mois de stocks », voire plus « s’ils ne sont fabriqués que dans une ou deux usines », a précisé François Braun, au Parisien.

La volonté est de l’exécutif est de « suivre de très très près les lignes de production, depuis l’usine jusqu’à la pharmacie pour s’assurer qu’il n’y (ait) pas de ruptures » sur ces produits pharmaceutiques, a-t-il ajouté sur RTL ce mercredi 14 juin. En revanche, interrogé sur les moyens de pression, le ministre de la Santé n’a pas répondu à la question.

Bon à savoir : en fonction du contexte sanitaire, cette liste de 450 médicaments essentiels peut changer.

Un plan blanc du médicament si la situation devient critique

En plus des relocalisations, Emmanuel Macron a annoncé ce mardi 13 juin lancer un plan blanc du médicament dans les cas « les plus critiques ». Cela signifie une « interdiction d’exportation », de « meilleures prescriptions » et des « pénalités » si les fabricants ne respectent pas leur engagement de « production et de livraison », a détaillé François Braun au Parisien.

Enfin, le chef de l’État, qui a appelé à simplifier les essais cliniques pour aller plus vite dans les « phases de développement », mise aussi sur une meilleure prévention. « Il faut une consommation plus raisonnable de médicaments », a-t-il rappelé avant d’ajouter « qu’un antibiotique sur deux est utilisé à tort ».


 

Redacteur
Olivier

D’un naturel curieux, aimant écrire et féru d’actualité, je me suis rapidement orienté vers la rédaction web. Après un détour par la PQR (presse quotidienne régionale), me voici désormais sur démarches administratives, avec toujours la même envie : celle de vous informer le mieux possible.