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Travail : quelles sont les précautions à prendre pendant cette vague de chaleur ?

Travailler par fortes chaleurs comporte des risques. Quelles sont les précautions à prendre lorsque les températures sont élevées ?
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Des records de température pour un mois de mai ont été battus dans plusieurs villes ce mercredi. Cette vague de chaleur qui continuera de frapper le pays cette fin de semaine se ressent au travail. Entre fatigue, maux de tête et déshydratation, les salariés ne sont pas épargnés, en particulier les ouvriers de chantiers ou les jardiniers qui travaillent en extérieur. Que prévoit le Code du travail en cas de forte chaleur ?

Travail : quelles sont les précautions à prendre pendant cette vague de chaleur ?

Travailler par forte chaleur : quels sont les bons gestes à adopter ?

La vague de chaleur actuelle a un impact sur le quotidien des salariés. Elle peut nuire à leur santé comme augmenter les risques d’accident. Si le Code du travail prévoit certaines mesures pour les protéger, les salariés doivent avant tout se montrer vigilants et adopter quelques bons gestes. Le ministère de la Santé délivre plusieurs conseils en cas de fortes chaleurs. Ainsi, il est important de :

  • boire de l’eau régulièrement et sans attendre d’avoir soif pour éviter la déshydratation ;
  • manger en quantité suffisante et ne pas boire d’alcool ;
  • se protéger la peau et la tête du soleil, et dans la mesure du possible rester dans un lieu frais ;
  • éviter les efforts physiques ;
  • prévenir et veiller sur les autres, dans ce cas vos collègues de travail, pour réagir au moindre signe de fatigue.

Le gouvernement a mis en place une plateforme téléphonique « Canicule info service » qui a pour but de répondre aux questions des Français tout en leur délivrant des recommandations. Pour la contacter, il vous faudra composer le 0 800 06 66 66, service gratuit ouvert du lundi au samedi de 9h à 19h.

Quelles sont les obligations de l’employeur en cas de vague de chaleur ?

Le thermomètre a frôlé et même franchi la barre des 35°C dans certaines régions de France. Or selon l’INRS (Institut national de la santé au travail), la chaleur constitue un risque pour les salariés à partir de 30°C pour un travail de bureau et au-delà de 28°C pour ceux qui travaillent en extérieur.

La loi ne définit pas de température maximale à partir de laquelle il est possible d’aménager ou de cesser l’activité. Toutefois, le Code du travail prévoit certaines obligations pour l’employeur. Car celui-ci est tenu de prendre « les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé des travailleurs par la mise en place d'une organisation et de moyens adaptés » (article L4121-1).

L’obligation principale de l’employeur est de mettre à disposition de ses salariés de l’eau fraîche et potable (bouteille d’eau, fontaine, etc.) non loin du poste de travail. En outre, l’entreprise doit proposer gratuitement « au moins une boisson non alcoolisée » aux salariés qui doivent se désaltérer régulièrement en raison de conditions de travail particulières. Quant à ceux travaillant sur les chantiers du BTP, ils doivent avoir à leur disposition au moins 3 litres d'eau potable et fraîche au minimum par jour.

Et si l’employeur n’est pas dans l’obligation d’installer la climatisation, au grand dam des travailleurs, il est tenu de s’assurer que l’air est renouvelé afin d’ « éviter les élévations exagérées de température » (article R4222-1) dans les locaux fermés. Pour les salariés exerçant une activité en extérieur, l’installation d’un local de repos leur permettant de faire une pause loin du soleil et de la chaleur est également indispensable.

Comment aménager le temps de travail ?

La réglementation s’avère par contre imprécise sur l’aménagement du temps de travail par fortes chaleurs. Elle compte en effet sur le bon sens de l’employeur, tenu de prendre toutes les dispositions nécessaires pour préserver la santé de ses salariés. Un aménagement des horaires est donc envisageable lorsque les températures sont élevées.

L’employeur peut alors proposer à son salarié, s’il le souhaite, de travailler plus tôt le matin ou tard le soir afin d’éviter les pics de chaleur. Mais ces aménagements sont au bon vouloir de la direction, aucune obligation n’étant spécifiée par le Code du travail. De même, un salarié peut bénéficier de davantage de pauses ou de coupures plus longues, à condition que son employeur ait au préalable donné son accord.

Du côté de la tenue vestimentaire, il peut être tentant de venir travailler en short ou en jupe, ce qui permet de moins souffrir de la chaleur. En principe, c’est possible, sauf si l’employeur a imposé des restrictions justifiées par la nature de la tâche à accomplir et proportionnées au but recherché. En effet, un code vestimentaire peut s’appliquer pour des raisons de sécurité ou d’hygiène, mais aussi pour une question d’image lorsque le salarié est en contact avec la clientèle. Dans tous les cas, la tenue du salarié doit rester décente, au risque de recevoir un blâme ou une sanction disciplinaire.


Un salarié peut-il invoquer son droit de retrait ?

Qu’est-ce que le droit de retrait ? Si sur son lieu de travail, un salarié fait face à un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé, il peut exercer son droit de retrait, c’est-à-dire quitter son poste ou refuser de venir travailler. Il doit alors en informer son employeur, mais n’a pas à prouver le caractère dangereux de la situation.

Ainsi, un salarié qui se sent confronté à un danger grave et imminent en raison des températures trop élevées peut invoquer son droit de retrait, d’autant plus si l'employeur n’a pas mis en place des mesures pour protéger sa santé.