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Un statut de la « haute performance » envisagé pour les sportifs qui participeront aux prochains Jeux olympiques

Claude Onesta, le futur responsable de la cellule haute performance du sport français, dont le but est de préparer au mieux les sportifs qui ont des chances de médailles aux prochains JO, a déclaré à l’AFP son souhait de vouloir mettre en place des bourses pour ces athlètes de très haut niveau.
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L’ancien entraineur de l’équipe de France de handball Claude Onesta a accordé un entretien à l’AFP où il explique l’importance de soutenir financièrement les athlètes de haute performance en leur offrant des bourses. Un point sur ses déclarations.

Un statut de la « haute performance » envisagé pour les sportifs qui participeront aux prochains Jeux olympiques

Des espoirs de médaille pour le moment assez faibles

En janvier dernier, dans un entretien accordé au journal Le Point, Claude Onesta qui sera bientôt dirigeant de la cellule haute performance s’inquiétait : « Il apparaît que nous sommes en train de décrocher dans des disciplines fortement pourvoyeuses de médailles. On espère que ces faibles résultats seront temporaires, mais dans certains cas ils semblent devoir durer ? On peut citer le judo masculin derrière Teddy Riner, la natation course, et bien d’autres ».

Il dressait un constat encore plus alarmant du sport paralympique : « la situation est beaucoup plus préoccupante, la France semble devoir reculer du 12e au 18e rang mondial entre 2016 et 2017 ».

Des sportifs qui ne peuvent pas toujours se concentrer uniquement sur leurs performances

Selon un rapport d’octobre 2017, « la majorité des sportifs de haut niveau parfois médaillés au plus haut niveau mondial cumulent leurs préparations sportives et leurs études ou un travail à temps partiel pour des volumes qui dépassent 60 h par semaine, 48 semaines par an pendant plusieurs années ; le tout avec une couverture sociale très incomplète et des revenus modestes et précaires ».

« Ces sportifs sont des professionnels au vu de leur compétence et du temps consacré à leur activité. Mais ce sont des travailleurs sans revenus, des sportifs aidés qui ne portent aucune revendication structurée quant à leur statut », développaient les 2 inspecteurs auteurs du rapport, Frédéric Jugnet et Hervé Madoré, qui préconisaient de « faire basculer de manière pleine et entière les sportifs de haut niveau dans la catégorie des salariés ou des travailleurs indépendants ».

La mise en place d’une bourse pour les sportifs médaillables est probable

« L’une de nos actions prioritaires, c’est d’essayer de doter les sportifs médaillables de revenus leur permettant de se concentrer essentiellement sur leur entraînement » pendant les années précédant les Jeux olympiques, explique Claude Onesta.

Il ajoute qu’un travail d’identification de ces sportifs médaillables va être nécessaire même s’ils sont « plus ou moins déjà connus », et qu’« on ne va pas les inventer ». « On peut être champion d’Europe et absolument pas médaillé potentiel aux Jeux olympiques. Pour autant, est-ce qu’un champion d’Europe n’est pas performant ? », interroge l’ancien entraineur. En outre, « la génération d’après, la relève, est beaucoup plus difficile à identifier ».

Il envisage « a minima des revenus autour de 3 000 euros par mois, pour ne pas avoir besoin de travailler à côté, avoir la garantie d’un logement, pour se concentrer uniquement sur son projet sportif ». À cette somme pourront venir s’ajouter des sponsors ou le soutien financier de certaines collectivités locales. 300 sportifs médaillables pourraient bénéficier de ce dispositif de bourse, 600 à 700 si on l’étend à la nouvelle génération qui arrive. « Cette garantie, elle doit aussi permettre d’avoir de l’exigence vis-à-vis des sportifs », conclu-t-il.