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Une consommation régulière et excessive d'alcool augmenterait les risques de démence précoce

Les méfaits de l’alcool sur la santé sont largement prouvés. Une étude récente démontre le lien entre des cas de démences précoces et une consommation excessive d’alcool.
Sommaire

Une récente étude publiée dans la revue Lancet Public Health démontre qu’une consommation régulière et excessive d’alcool augmente le risque de démence précoce. Le point sur cette étude.

Une consommation régulière et excessive d’alcool augmenterait les risques de démence précoce


Les effets néfastes de l’alcool sur la santé sont reconnus

Boire régulièrement de l’alcool et en quantité a pour conséquence d’augmenter la pression sanguine et le risque d’avoir du diabète et des problèmes cardiaques ; autant de facteurs qui peuvent accroître le risque de démence vasculaire (troubles apparaissant après des accidents vasculaires cérébraux).

L’étude publiée le 21 février 2018 porte sur l’observation de plus de 57 000 cas de démences précoces, en France, entre 2008 et 2013. On parle de démence précoce lorsque la personne est touchée avant l’âge de 65 ans.
L’étude a révélé que plus de la moitié des cas étaient soit directement attribuables à des dommages cérébraux liés à l’alcool (39 %) soit accompagnés d’une consommation excessive (18 %).

Selon les analyses menées par l’INSERM et la société d’analyse statistique THEN (Transnational Health Economics Network), une consommation excessive d’alcool est associée à un risque trois fois plus important de démence, tous types confondus.

Le Dr Michaël Scharwzinger, partisan des tests de dépistages des consommations excessives d’alcool précise : « une consommation importante d’alcool devrait être reconnue comme un facteur de risque majeur pour tous les types de démence ». Il ajoute que « le lien entre la démence et l’alcool nécessite des recherches supplémentaires, mais résulte probablement du fait que l’alcool cause des dommages permanents au cerveau ».

Les scientifiques sont unanimes comme le confirme les propos du Dr David Llewellyn, cité par le Science media centre comme expert indépendant : « Cette étude fournit de nouvelles données qui suggèrent que les troubles liés à l’alcool sont fortement associés avec un risque de démence ».

L’arrêt ou la diminution de la consommation d’alcool ne permet peut-être pas de retarder ces symptômes

Malheureusement, cette étude ne permet pas de mettre en évidence un lien de causalité entre l’arrêt ou la diminution de la consommation d’alcool et la possibilité de réduire ou de retarder le risque de démence a expliqué le Dr Llewellyn. Les dommages sur le cerveau pourraient être irréversibles.

Des chiffres alarmants en France

L’étude scientifique a été réalisée grâce aux chiffres du PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information des hôpitaux français) et porte sur plus de 1,1 million de personnes diagnostiquées, tous types de démences confondus, entre 2008 et 2013. Sur la même période, environ 945 000 personnes ont été diagnostiquées avec des troubles liés à l’alcool.