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Une étude établit un lien entre consommation d'aliments industriels et cancer

Une étude française vient de mettre en évidence le lien entre la consommation d’aliments industriels ultra-transformés et les risques de développer un cancer. Même si d’autres études doivent être menées pour affiner les résultats, voici les conclusions de l’INSERM.
Sommaire

Une étude menée sur 8 ans par des chercheurs de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), de l’Inra et de l’Université Paris 13 (Centre de recherche épidémiologie et statistique Sorbonne Paris Cité, équipe EREN) montre une corrélation entre la consommation de nourriture ultra-transformée industriellement et le risque de développer un cancer. Le point sur ce que révèle cette étude.

Une étude établit un lien entre consommation d’aliments industriels et cancer


Une évolution sociétale de notre façon de nous alimenter

Les habitudes alimentaires ont changé ces dernières années, notamment dans les pays occidentaux où la consommation d’aliments ultra-transformés constitue désormais plus de la moitié des apports énergétiques quotidiens.

Ces produits possèdent généralement une qualité nutritionnelle plus faible, et contiennent pour la plupart des additifs alimentaires (conservateurs, colorants...), des nanoparticules, des composés provenant des emballages ou d’autres matériaux de contact (bisphénol A, B ou S), et toutes ces substances sont présumées toxiques pour l’être humain.

Des études récentes ont prouvé le lien entre consommation de nourriture ultra-transformée et un risque accru d’obésité et d’hypertension, mais aucune n’avait pour le moment étudié le risque de développer un cancer.

Les résultats de l’étude NutriNet-Santé

L’étude publiée le 15 février 2018 dans le British Medical Journal a analysé les habitudes alimentaires de 104 980 participants sur 8 ans en leur demandant de remplir des questionnaires alimentaires portant sur leur consommation habituelle de 3 300 aliments répertoriés selon leur degré de transformation.

Sur ces 104 980 personnes, 2 228 cas de cancers ont été diagnostiqués. « Une augmentation de 10 % de la proportion d’aliments ultra-transformés dans le régime alimentaire s’est révélée être associée à une augmentation de plus de 10 % des risques de développer un cancer au global et un cancer du sein en particulier », explique l’Inserm.

« Parmi les différentes hypothèses qui pourraient expliquer ces résultats, la moins bonne qualité nutritionnelle globale des aliments ultra-transformés ne serait pas la seule impliquée, suggérant des mécanismes mettant en jeu d’autres composés (Additifs, substances formées lors des [processus de transformation] industriels, matériaux au contact des aliments, etc.) ».

Il faudra faire d’autres études pour affiner ces résultats

Cette étude constitue une première piste de recherche pour évaluer la dangerosité sur la santé des aliments transformés. L’Inserm précise que « d’autres études sont nécessaires afin de mieux comprendre l’impact relatif des différentes dimensions de la transformation des aliments (composition nutritionnelle, additifs alimentaires, matériaux de contact et contaminants néoformés) ».

Pour continuer leurs investigations dans ce domaine, le recrutement de nouveaux volontaires se fait par l’intermédiaire du site etude-nutrinet-sante.fr où il suffit de s’inscrire et de remplir des questionnaires dont l’analyse et les résultats serviront à « faire progresser les connaissances sur les relations entre nutrition et santé et ainsi d’améliorer la prévention des maladies chroniques par notre alimentation ».


Qu’est-ce qu’un produit « ultra-transformé » ?

Selon l’Inserm, un aliment ultra-transformé peut avoir subi par exemple une « hydrogénation, ou une hydrolyse, une extrusion, ou un prétraitement par friture ». « Des colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants et d’autres additifs sont souvent ajoutés à ces produits ».

Les aliments ultra-transformés pris en compte dans l’étude sont notamment « les pains et brioches industriels, les barres chocolatées, les biscuits apéritifs, les sodas et boissons sucrées aromatisées, les nuggets de volaille et de poisson, les soupes instantanées, les plats cuisinés congelés ou prêts à consommer, et tous produits transformés avec ajout de conservateurs autre que le sel (nitrites par exemple), ainsi que les produits alimentaires principalement ou entièrement constitués de sucre, de matières grasses et d’autres substances non utilisées dans les préparations culinaires tels que les huiles hydrogénées et les amidons modifiés ».

Comment choisir un aliment moins transformé ?

Pour vous assurer de faire le meilleur choix possible pour votre santé et celle de vos proches, prendre l’habitude de lire la liste des ingrédients sur les produits vous permettra de comparer et de choisir des produits contenant moins de conservateurs et d’additifs. En général, plus la liste d’ingrédients est courte, moins le produit a subi de transformations et d’ajouts.

Un exemple cité par l’Inserm est celui des conserves de légumes : celles « uniquement salées » sont considérées comme des « aliments transformés » alors que les légumes industriels cuits ou frits, marinés dans des sauces et/ou avec des arômes ou texturants ajoutés (comme les poêlées industrielles de légumes) sont considérés comme des « aliments ultra-transformés ».