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Vigne et vin : la Gironde a réduit de moitié les pesticides classés dangereux en trois ans

Selon des données du ministère de l’Agriculture obtenues par l’émission Cash Impact, diffusée le 27 février, 68 000 tonnes de pesticides ont été vendues en 2016 en France au total. Les régions viticoles comme la Gironde, l’Aube, la Marne, et la Loire Atlantique, sont celles où l’utilisation de pesticides dangereux est la plus élevée. Toutefois, les derniers chiffres communiqués par le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux sont encourageants.
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Entre 2016 et 2018, le vignoble français notamment en région Gironde a été montré du doigt dans des émissions de télévision dans lesquelles le recours massif aux pesticides dangereux avait été dénoncé. Les derniers chiffres communiqués par le CIVN (Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux) sont toutefois encourageants et montrent un recul des ventes de produits toxiques sur les trois dernières années.

Vigne et vin : la Gironde a réduit de moitié les pesticides classés dangereux en trois ans


« un recul de 55 % en 3 ans » de l’utilisation de produits classés CMR (cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques)

Lors d’une conférence de presse organisée à Paris mardi 13 mars 2018, Allan Sichel, président du CIVB, a fait savoir que les ventes de produits phytosanitaires de synthèse CMR, destinés à lutter contre les deux principaux ennemis de la vigne, l’oïdium et le mildiou, ont été réduites « aux alentours de 850 tonnes » en Gironde en 2016 alors qu’elles se situaient « à quelque 1 800 tonnes en 2014 », ce qui représente « un recul de 55 % en trois ans ».

« Notre ambition est de les éliminer totalement, ainsi que tout ce qui peut constituer une prise de risque pour la santé » des 6 100 viticulteurs que compte le CIVB.

Entre 2015 et 2017, les ventes de produits herbicides ont chuté de 35 % a également indiqué M. Sichel.

Le CIVB dénonce le manque d’objectivité des reportages TV

Ces résultats positifs concernant la baisse de l’utilisation des produits chimiques ont été communiqués notamment à la suite des reportages diffusés sur France 2. Le premier, il y a 2 ans, dans Cash Investigation et le second, plus récemment, dans Cash Impact où le CIVB s’attendait à voir un bilan positif des actions menées entre temps pour aller vers une éradication des pesticides et estime que le reportage n’est pas entièrement objectif.

« Cash Impact aurait pu dire que des molécules de produits interdits depuis plus de 10 ans peuvent encore laisser des traces dans l’environnement, c’est pour cela qu’ils ont été interdits. Cash Impact aurait pu révéler que le Diuron, bien qu’interdit depuis 10 ans en agriculture, est toujours autorisé pour d’autres usages, notamment le bâtiment (peintures et antimousses de façades).

Cash Impact ne devrait pas laisser croire que des viticulteurs fraudent en achetant à l’étranger des produits interdits en France ».

Les firmes agrochimiques également mises en cause

Fait rare, le Comité interprofessionnel des Vins de Bordeaux a également donné son avis sur les firmes agrochimiques [et] « sur la façon dont elles se dégagent de leurs responsabilités sur le dos de leurs clients agriculteurs et viticulteurs. Elles tiennent un double discours qui promeut le tout chimique et dans le même temps imposent des consignes de sécurité irréalistes ».

Et ajoute « Nous attendons qu’elles proposent des solutions alternatives sans impact sur la santé des viticulteurs, des ouvriers agricoles et des riverains ».


Les viticulteurs souhaitent que l’État prenne ses responsabilités

C’est l’État qui autorise la présence sur le marché des pesticides, dont les CMR, considérés comme les plus nocifs : « Les professionnels des vins de Bordeaux souhaitent que le Ministère de l’Agriculture accompagne les viticulteurs dans un plan de sortie des pesticides, d’ailleurs proposé dans le plan filière remis à Monsieur Stéphane Travert le 29 janvier 2018 ».