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Les bons réflexes à adopter en cas de fièvre chez le nourrisson

Une poussée dentaire, un problème ORL ou encore un gros rhume, la température de votre bébé peut vite grimper. Ne vous inquiétez pas, la fièvre est une réaction naturelle du corps humain pour lutter contre les infections. Ce symptôme fréquent est très utile et ne présente aucun danger à condition d’avoir les bons réflexes et de respecter certaines règles.
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Votre nourrisson pleurniche, il est tout patraque et ne veut rien manger, il est essentiel d’avoir le réflexe de lui prendre sa température et de ne pas paniquer. La fièvre de l’enfant suscite de nombreuses craintes chez les parents, mais ce symptôme banal est généralement sans gravité et surtout utile. En effet, la fièvre est simplement une réaction naturelle de l’organisme pour se défendre contre les infections ou les inflammations. Il est rare qu’une température corporelle anormalement élevée soit le seul signe d’une maladie grave ou entraîne des complications. Un traitement antipyrétique n’est nécessaire que si la température dépasse 38,5 °C et si la fièvre est mal supportée. Cependant, les parents doivent être très vigilants, car certains cas particuliers nécessitent de consulter immédiatement un professionnel de santé. Faisons un point sur les bons réflexes à adopter et les règles à respecter en cas de fièvre de l’enfant et particulièrement du nourrisson.

Les bons réflexes à adopter en cas de fièvre chez le nourrisson



La fièvre est une réaction naturelle de l’organisme

La température normale du corps humain avoisine 37 degrés. Elle oscille entre 36,5 et 37,5 °C chez les bébés comme pour les adultes. On parle de fièvre lorsque la température corporelle dépasse 38 °C et que l’enfant est normalement couvert, n’a fait aucune activité physique intense et n’a pas été exposé à une atmosphère très chaude avant la prise de température.

Si elle dure moins de 5 jours chez le nourrisson et moins d’une semaine chez l’enfant plus âgé, la fièvre est dite aiguë. Dans le cas où elle dépasserait ces délais, on dit que la fièvre est prolongée. En règle générale, elle est bénigne et disparaît au bout de 72 heures (3 jours).

Il faut savoir que la fièvre est une réaction naturelle de défense de l’organisme. Ce symptôme fréquent agit comme un véritable signal et démontre que le système immunitaire fonctionne parfaitement bien. La fièvre indique que l’organisme lutte efficacement contre une infection, une inflammation, une poussée dentaire ou encore une vaccination.

De nombreuses maladies banales de l’enfant telles que la varicelle, la rhinopharyngite, la roséole ou l’otite aiguë provoquent généralement la fièvre.

Un enfant fébrile est susceptible de changer son comportement (perte d’appétit, fatigue, maux de tête, diminution des activités, etc.). Cela est le signe que son système immunitaire est en train de combattre la maladie.

La fièvre, associée à d’autres symptômes, est très rarement présente dans une maladie grave ou évolutive qui nécessite d’être pris en charge en urgence, comme une pneumonie ou une méningite.

Conseils pour prendre la température chez le bébé et l’enfant

Votre enfant semble malade et a le front chaud, il est susceptible d’avoir de la fièvre. Il est donc nécessaire de lui prendre sa température avec un bon thermomètre après 20 minutes de repos et à distance des repas.

Les thermomètres électriques à affichage digital sont les plus fiables et les plus pratiques. De plus, les thermomètres à mercure sont désormais interdits. Optez pour un modèle à sonde flexible, nettement plus « confortable » pour les bébés.

Il est essentiel de respecter l’hygiène et le mode d’emploi. Pour cela, vous devez nettoyer le thermomètre avec de l’eau et du savon avant toute utilisation et le rincer ensuite. Dès que vous entendez le bip sonore, vous pouvez le retirer et lire la température affichée. Puis, nettoyez le thermomètre après usage.

Il existe plusieurs voies pour prendre la température, certaines sont précises et d’autres nécessitent une majoration de température. L’utilisation fortement recommandée est la voie rectale (dans le rectum), elle reste la plus précise. La voie auriculaire (dans le conduit de l’oreille) permet également une mesure précise, mais cette méthode est déconseillée avant l’âge de 2 ans et difficile à utiliser chez l’enfant, car son conduit auriculaire est trop étroit, il risque de faire des mouvements brusques et le résultat peut être faussé par un bouchon de cérumen. La voie buccale (dans la bouche) n’est pas recommandée pour les enfants de moins de 5 ans (difficulté à maintenir le thermomètre sous la langue suffisamment longtemps) et nécessite une majoration de température de 0,5 °C. Enfin, la voie axillaire (sous l’aisselle) n’est pas très précise, mais permet d’avoir une évaluation approximative. Vous devez majorer la température de 0,6 °C.

Chez le nouveau-né, il faut savoir que la prise de température par voie axillaire est comparable à la mesure par voie rectale.

Les cas où il faut consulter

Selon l’Assurance maladie, à partir du moment où votre enfant a de la fièvre, vous devez consulter en urgence s’il est âgé de moins de 3 mois ou si sa température est élevée (supérieure à 40 °C). Il en est de même si son état général se dégrade (perte totale d’appétit, refus de s’hydrater, somnolence, peau marbrée, cris faibles), qu’il a des maux de tête importants, des vomissements, une raideur au niveau de la nuque, des maux de ventre accompagnés d’une diarrhée abondante ou s’il est déshydraté (urines moins fréquentes, muqueuses sèches...). Une respiration irrégulière, des pauses respiratoires, une respiration rapide et plus courte ou des signes de lutte respiratoire (battements des ailes du nez, tirage, balancement thoraco-abdominal) nécessitent également de consulter en urgence.

Si votre enfant fiévreux est suivi pour une maladie chronique comme la mucoviscidose ou le diabète, s’il a des épisodes de fièvre fréquents ou si la fièvre dure plus de 2 jours chez un enfant de moins de 2 ans ou plus de 3 jours chez un enfant de plus de 2 ans, il est nécessaire de voir un professionnel de santé dans la journée. Dans le cas où la fièvre reviendrait après avoir disparu depuis plus de 24 heures, que d’autres symptômes inquiétants accompagnent la fièvre, ou que celle-ci subsiste malgré le traitement prescrit, vous devez aussi emmener votre enfant voir un médecin dans la journée. Enfin, il en est de même s’il présente des convulsions fébriles.




Le paracétamol est le médicament anti-fièvre le plus efficace pour les bébés

L’Assurance maladie précise que dans certains cas il peut être utile de traiter la fièvre de votre nourrisson avec un médicament. C’est notamment le cas lorsque sa température dépasse 38,5 °C, qu’il ne la supporte pas bien, que celle-ci dure plus de 2 jours ou encore s’il est âgé de moins de 3 mois.

Dans ces situations, elle recommande de traiter la fièvre avec le seul médicament antipyrétique efficace pour les enfants de moins de 6 mois : le paracétamol. Privilégiez le paracétamol sous forme de sirop (déjà graduée en dose-kilo) et veillez à respecter la dose recommandée par le pharmacien ou sur la notice d’utilisation pour le poids de votre enfant.

« Vous pouvez donner une dose toutes les six heures, jusqu’à quatre fois par jour », conseille Anne Borsa-Dorion, responsable des urgences pédiatriques au CHRU (Centre hospitalier régional et universitaire) de Nancy. Il est nécessaire de respecter un délai d’au moins 4 heures entre deux prises.

Les autres mesures simples à adopter pour que le bébé fiévreux se sente mieux

En plus de l’administration de paracétamol, il est conseillé aux parents de ne pas trop couvrir leur bébé. Bien au contraire, il faut le découvrir en l’habillant avec des vêtements légers et en coton, même si votre enfant frissonne. Afin d’écarter tout risque de convulsion, n’hésitez pas à enlever sa gigoteuse lorsqu’il dort et la remplacer par un drap léger.

Il est également important de maintenir une température ambiante de 19 °C. La température dans la pièce à vivre et sa chambre doit osciller entre 18 et 20 °C (ni trop chaud, ni trop froid).

Vous devez donner régulièrement à boire à votre enfant pour éviter la déshydratation. Il faut l’inciter à boire de l’eau fraîche ou une boisson qu’il aime. S’il est trop petit pour réclamer ou s’il ne vous demande pas, n’hésitez pas à lui proposer plusieurs fois.

Évitez de baigner votre enfant dans l’eau tiède (2 °C en dessous de la température de l’enfant). Pendant longtemps cette méthode a été prônée, mais il s’avère qu’aujourd’hui elle est fortement déconseillée, car un bain tiède ne fait pas baisser réellement la température et risque surtout d’augmenter le malaise d’un enfant fiévreux. Il en va de même pour les poches de glace.

La crainte des convulsions fébriles

Pour les parents, les convulsions liées à la fièvre représentent l’une des craintes majeures. Ces contractions musculaires involontaires saccadées apparaissent lors d’un épisode de fièvre chez l’enfant (température d’au moins 38 °C) dû à une infection virale bénigne et sont généralement sans danger. Cependant, les crises convulsives sont très impressionnantes, car pendant quelques minutes (1 à 5 minutes), l’enfant alterne des phases d’agitation et d’enraidissement à cause de spasmes musculaires symétriques. Il ne faut surtout pas paniquer, même si la crise est spectaculaire.

Anne Borsa-Dorion explique que l’enfant « peut perdre connaissance, vous le voyez trembler de tous ses membres, c’est très impressionnant. Vérifiez qu’il n’a rien dans la bouche et allongez-le par terre ou sur un lit d’où il ne peut pas tomber, puis placez-le alors en position latérale de sécurité. »

L’Assurance maladie précise que si la crise convulsive dure moins de 5 minutes et que votre enfant retrouve un état strictement normal en moins de 10 minutes, il n’est pas nécessaire d’appeler le 15. Néanmoins, vous devez tout de même consulter un professionnel de santé dans la journée afin qu’il examine attentivement votre enfant.

Plusieurs situations nécessitent d’appeler immédiatement le numéro d’urgence médicale (le 15 ou le 112). C’est le cas si votre enfant a moins de 6 mois ou plus de 5 ans ; si les convulsions durent plus de 5 minutes ou s’il récupère en plus de 10 minutes ; si plusieurs épisodes de convulsions se produisent en 24 heures ou s’il a une paralysie après la convulsion.

Il est important de relativiser et de préciser que tous les enfants ne sont pas égaux face à ces contractions musculaires involontaires, en effet seulement 2 à 5 % des enfants sont concernés et prédisposés à ce type de risque. Généralement, elles disparaissent totalement après l’âge de 5 ans.