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La maire de Nantes refuse d'évacuer les migrants du square Daviais

Une véritable « crise humanitaire » se déroule actuellement en centre-ville de Nantes où des migrants ont établi un campement de fortune. Un ordre d’évacuation a été lancé vendredi 13 juillet, mais pour le moment, la maire de Nantes refuse et cherche des solutions avec les associations.

Depuis plus deux mois, entre 170 et 400 migrants ont élu domicile sous des tentes, dans un square du centre-ville de Nantes, où ils survivent dans des conditions sanitaires « inquiétantes ». Malgré les injonctions de l’État, la Maire de Nantes Johanna Rolland refuse pour l’instant de faire évacuer les lieux. Un point sur la situation.

Médecin du Monde sonne l’alarme

Vendredi 13 juillet, Médecins du monde a effectué ce qu’ils appellent une « opération sanitaire coup de poing » en allant à la rencontre des migrants qui se sont installés square Daviais en plein centre-ville de Nantes.

Un groupe d’une vingtaine de personnes composé de médecins, d’infirmiers, de pharmaciens, et d’interprètes, ont constaté les conditions de vie déplorables dans lesquelles survivent ces demandeurs d’asile : « Un seul point d’eau. Pas de douche, pas de w.c., pas d’électricité. De la nourriture en quantité insuffisante. Ces personnes vivent dans des conditions épouvantables », décrit Mathieu Quinette, le coordinateur de l’opération. « On a atteint un tel niveau d’inhumanité… »

Plusieurs cas de gale ont été diagnostiqués, des gens avec des blessures infectées, des traumatismes psychologiques, dans un campement qui pullule de poux, de punaises et de rats.

« Depuis plusieurs mois, les expulsions se succèdent en ville. Alors, les migrants se sont concentrés ici, square Daviais. Aucun dispositif de droit commun n’a été mis en place pour les soutenir. Les bénévoles sont débordés, les structures d’aide aussi : la plateforme de demande d’asile, fermée depuis lundi, a exercé son droit de retrait. On demande une table ronde à la préfecture, sans succès. L’État laisse les migrants crever », a déclaré M. Quinette.

La maire de Nantes refuse de faire évacuer le camp

Dans un entretien accordé à France 3 Pays de la Loire, la maire de Nantes Johanna Rolland explique les raisons de son refus face aux injonctions de l’État de faire évacuer le camp de migrant.

« La situation square Daviais n’est pas tenable. La Préfecture m’a mise en demeure hier [vendredi 13 juillet] de demander l’évacuation du square Daviais, je ne le ferai pas parce je crois qu’il faut traiter la question à différents niveaux ».

Pour l’instant, au niveau européen, il n’y a pas d’accord sur la manière de gérer les flux de migrants. « Localement, je refuse de faire comme si cette question n’existait pas. C’est pour cette raison qu’à Nantes nous sommes extrêmement mobilisés », ajoute la maire de Nantes.

Des solutions mises en place progressivement

« La Ville a passé un engagement de 600 000 € pour faciliter les démarches dans les transports, la proposition de kits d’hygiène aux migrants. Nous avons identifié trois centres socioculturels pour permettre un accueil dans la journée », a annoncé Mme Rolland.

De plus, « à partir de lundi, la Ville va financer et coorganiser avec la Croix-Rouge et les associations locales l’organisation structurée d’une aide alimentaire quai Baco ».

En Loire-Atlantique, les demandes d’asile ont augmenté de 28 % depuis l’année dernière et Nantes est une ville où le nombre de demandes est particulièrement élevé. La préfecture constate « une évolution significative des flux » depuis fin février 2018, tandis que d’autres grandes villes ont enregistré des baisses.