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Le « Mois sans alcool » aura lieu en janvier 2020 sans le soutien de l'État

Bien que l’État ne soutienne pas l’initiative du « Mois sans alcool », celui-ci aura bien lieu en janvier 2020. Explications.

Depuis 2013, le challenge « Dry january » initié au Royaume-Uni fait des émules. Même si de nombreuses personnes reprennent la boisson à la suite de ce mois « sans », elles ont le mérite de « faire une pause » dans leur consommation. Soutenu par une vingtaine d’associations en France, le « Mois sans alcool » aura lieu en janvier 2020, mais sans le soutien de l’État.

Une toute nouvelle expérience en France

Les Français consomment trop d’alcool, et ce, de plus en plus jeunes, bien que la recommandation de l’OMS de ne boire que deux verres de vin par jour ou 10 par semaine soit connue des citoyens.

Selon les experts, l’arrêt de l’alcool aurait de multiples bénéfices, comme :

  • la perte de poids
  • une plus belle peau
  • un regain d’énergie
  • un meilleur sommeil
  • une vie sexuelle plus épanouie
  • une meilleure concentration

Cela étant, l’idée n’est pas pour autant de se sevrer, mais de prendre conscience et de mieux consommer au quotidien. Un mois d’arrêt suffirait à constater les effets sur son organisme et sa vie en général.

Le challenge lancé au Royaume-Uni en 2013 ne cesse de faire des adeptes. En 2018, plus de 3 millions de Britanniques s’étaient prêtés au jeu et en 2019, 4 millions se sont lancé le défi.

Déjà implanté en Belgique, ce « Mois sans alcool » devrait arriver en France en janvier 2020. Les associations organisatrices ont appelé le gouvernement en renfort pour appuyer leur action.

Les lobbies de l’alcool feraient pression

D’après de nombreuses sources, il semblerait que l’État ait écarté son soutien au mois sans alcool.

Didier Guillaume, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation s’est opposé au « Mois sans alcool » sur le plateau du Grand Jury RTL : « Je trouve ça aberrant. Je préfère la modération toute l’année que l’interdiction et la prohibition un mois de l’année ».

Maxime Toubart, président du Syndicat général des vignerons de la Champagne, avait déclaré le 18 novembre dernier chez RMC : « le Président m’a dit que le mois sec était une fausse bonne idée ».

L’ANEV (Association nationale des élus de la vigne et du vin) a également publié un tweet indiquant que « Face à l’inquiétude des professionnels et des élus du vin, Emmanuel Macron annonce qu’il n’y aura pas de janvier sec ». Toutefois, ces propos n’ont pas été confirmés ni infirmés par l’Élysée, laissant alors place au doute.

France Assos Santé, regroupant pas moins de 85 associations d’usagers de la santé et de malades, a demandé au Président de clarifier sa position, dans une lettre publique : « Nous comptons sur votre engagement pour que la campagne de Santé publique France soit bien à l’agenda du début de l’année à venir et que tout cela n’est qu’un affreux malentendu ».

Selon des médecins addictologues et des associations soutenant le projet, l’abandon de l’État est dû à la pression du lobby du vin. « Les arbitrages ont penché du côté des intérêts économiques d’une filière particulière », estime la présidente de la Fédération addiction Nathalie Latour chez Europe 1.

Le « Mois sans alcool » ne sera finalement pas soutenu par l’État

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a affirmé le 21 novembre dernier que « la campagne ne lui avait pas été proposée ». Face à cette situation, les associations se mobilisent et décident malgré tout de porter l’initiative à bout de bras.

Parmi les associations signataires, l’on peut retrouver des associations d’addictologues (SFA, FFA et ANPAA), la Ligue contre le cancer, la mutuelle MGEN, des associations de patients, d’usagers de la santé, d’étudiants (France assos santé, Aides, France patients experts, la FAGE, etc.) ou encore de lutte contre les addictions en entreprise (ADIXIO).

En partenariat avec Alcool Change UK — l’organisme à l’origine du Dry January au Royaume-Uni — il s’agira d’une « campagne inédite ».

Les participants seront donc invités à faire une pause dans leur consommation d’alcool, mais également de réaliser des économies après des fêtes où les abus en tous genres sont souvent fréquents. L’idée sera aussi de faire le point sur la place qu’occupe l’alcool dans leur quotidien et l’influence qu’il peut avoir dans la sociabilité de chacun.

Pour l’heure, Santé publique France n’a pas encore officiellement annoncé le lancement de l’opération. Mais selon l’AFP, le projet avait été préparé et devait être dévoilé prochainement pour le lancement de l’évènement.