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Lutte contre le décrochage scolaire : 5 lycées franciliens expérimentent le début des cours à 9h

Des élèves qui accumulent les retards, puis les absences et qui finissent par ne plus se rendre en cours, c’est un problème rencontré régulièrement dans des lycées professionnels et polyvalents. Pour lutter contre le décrochage scolaire, la région Île-de-France va lancer une expérimentation à la rentrée : les cours commenceront moins tôt en espérant que cela suffise pour que tous arrivent à l’heure. Le point dans cet article.

Entre pannes de réveil et éloignement géographique, les retards s’accumulent pour certains lycéens, ce qui les mène parfois jusqu’au décrochage scolaire. C’est pourquoi la Région Île-de-France va lancer une expérimentation à la rentrée dans 5 lycées professionnels ou polyvalents d’Île-de-France, où les cours ne commenceront pas avant 9 h le matin au moins une fois par semaine.

Commencer à 9 h au lieu de 8 h le plus souvent possible

L’aménagement du temps de travail des élèves fait débat de plusieurs années déjà, mais peu d’établissements ont vraiment essayé de modifier les horaires de cours.

La région Île-de-France va lancer une première expérimentation dans 5 lycées professionnels et polyvalents, où les élèves sont les plus nombreux à « décrocher ». Dans 3 lycées de Seine–Saint-Denis et 2 du Val-de-Marne, les cours commenceront à 9 h au moins une fois par semaine dès la rentrée.

« Cette mesure doit permettre de lutter contre le décrochage scolaire, a indiqué Marie-Carole Ciuntu, la vice-présidente du Conseil Régional (LR). Elle sera mise en place un maximum de matinées par semaine. » En outre, elle devrait « favoriser les apprentissages en journée », selon la Région.

« On espère que ce décalage permettra aux élèves retardataires d’arriver à temps pour le début des classes, car beaucoup ont dû mal à se lever le matin. Surtout en Île-de-France, où les temps de trajet peuvent être très longs », ajoute Karine Franclet, conseillère régionale (UDI) à l’initiative de cette expérimentation. Cela permettra aussi de désengorger les transports.

Dormir plus est aussi important que de dormir mieux

Selon la chronobiologiste et professeure en psychologie de l’éducation Claire Leconte, « la puberté s’accompagne d’un retard de phase physiologique ». Chez les adolescents, « tout est décalé d’une heure. Ils ont envie de se coucher plus tard et de se lever plus tard. Ce n’est donc pas inopportun de décaler leur heure d’arrivée en classe », explique-t-elle au Parisien. « Cela leur permettrait aussi de prendre un petit déjeuner, ce que bien souvent ils n’ont pas le temps de faire. »

La spécialiste pense qu’une heure de sommeil supplémentaire pourrait augmenter les capacités de mémorisation des adolescents, mais insiste sur la nécessité de les sensibiliser à leur rythme de sommeil. Apprendre à détecter le bon moment pour aller se coucher ou les informer sur les effets des écrans sur leur sommeil a aussi son importance.

Selon l’étude de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé) sur laquelle se base cette expérimentation, « une des explications de cette baisse du temps de sommeil serait une augmentation de la durée d’activités vespérales rentrant en compétition avec la durée de sommeil en retardant l’heure d’endormissement : télévisions, ordinateurs, téléphone portable ou tablettes équipées d’internet, etc. »

La Région va aider élèves et enseignants à accéder au numérique

Autre annonce de la Région Île-de-France, elle a décidé d’investir dans des ordinateurs et des tablettes numériques. 140 000 tablettes pour les lycéens, 20 000 tablettes pour les enseignants et 37 000 ordinateurs seront prêtés dans les établissements qui ont décidé de passer au « tout numérique », ce qui représente environ la moitié des lycées publics et privés franciliens.

La Région prévoit que 90 % des lycées d’Île-de-France auront accès à un internet très haut débit dès la fin de l’année 2019.