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Covid-19 : 5 questions sur la vaccination des femmes enceintes

Alors que le pass sanitaire sera prochainement étendu à de nouveaux lieux, la vaccination des femmes enceintes continue de poser question. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a récemment détaillé les règles et la liste restreinte des contre-indications tout en tenant un discours rassurant.

Face à la vaccination, de nombreuses femmes enceintes sont frileuses, pesant le pour et le contre en fonction des risques et bénéfices. Vaccin injecté, contre-indications, pass sanitaire… Faisons le point sur la vaccination des femmes enceintes et les questions qui l’entourent.

Femmes enceintes : quand peuvent-elles se faire vacciner ?

Les femmes enceintes ont accès à la vaccination depuis le 5 mars. Jusqu’ici, elle était recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) à partir du deuxième trimestre de grossesse, soit la 16e semaine d’aménorrhée. Néanmoins mardi 20 juillet 2021, Olivier Véran a précisé que les femmes enceintes pouvaient se faire vacciner contre la Covid-19 dès le premier trimestre de grossesse. Au sein d’un avis rendu le 22 juillet, la HAS a confirmé : « il n'y a pas de contre-indication pour le faire dès le premier trimestre ».

La vaccination contre la Covid-19 présente-t-elle un risque pour les femmes enceintes ?

Les autorités sanitaires ne disposaient que de peu de données et de recul concernant la vaccination des femmes enceintes. Mais depuis plusieurs mois, les campagnes massives de vaccination menées aux États-Unis et en Israël, ainsi que différentes études, ont permis d’y voir plus clair et de surveiller les potentiels effets secondaires. Selon une étude publiée dans le New England Journal of Medicine en avril, la vaccination ne présente pas de risques accrus pendant la grossesse ni de complications à la naissance.

À l’inverse, la Covid-19 représente un réel risque pour les femmes enceintes et le bon déroulement de leur grossesse : soins en réanimation, accouchement prématuré, etc. En France, l’exécutif continue d’inciter à la vaccination. Ce mardi 27 juillet, le ministre de la Santé a injecté la deuxième dose de vaccin à sa collègue Olivia Grégoire, secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire, enceinte de 5 mois. Ce coup de communication a pour but de rassurer tout en montrant l'exemple. Olivia Grégoire s’est par ailleurs exprimée sur la question via Twitter : « la grossesse ne protège pas contre le Covid-19, le vaccin si ».

Quels vaccins peuvent-elles recevoir ?

En France, les femmes enceintes peuvent recevoir les vaccins à ARN messagers, c’est-à-dire les vaccins Pfizer et Moderna, de la même manière que le reste de la population : deux doses ou une seule en cas d’infection récente à la Covid-19. En ce qui concerne les autres vaccins, les autorités sanitaires estiment que les données sont à l’heure actuelle insuffisantes pour donner le feu vert. En effet, les femmes enceintes n’ont pas été intégrées dans les essais cliniques.

Dans quels cas la vaccination est-elle déconseillée ?

Mardi 20 juillet, le ministre de la Santé a également présenté une liste de trois contre-indications médicales, élaborée à partir de l’avis de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Celles-ci ne concernent pas uniquement les femmes enceintes, mais l’ensemble de la population. Ainsi la vaccination est déconseillée dans le cas :

  • d’un syndrome PIMS ou syndrome inflammatoire multi-systémique pédiatrique. Il s’agit d’une inflammation généralisée rare survenue chez les enfants et les adolescents qui ont été infectés par le virus ;
  • d’une allergie au PEG2000, ou polyéthylène glycol, qui est l’un des composants du vaccin. Cette allergie concerne environ 10 personnes en France ;
  • d’une réaction type myocardite, péricardite et hépatite sévère qui a nécessité une hospitalisation après l’injection de la première dose de vaccin.

Le pass sanitaire sera-t-il aménagé pour les femmes enceintes ?

Le gouvernement se montre de plus en plus pressant concernant la vaccination, que ce soit auprès des plus jeunes (les 12-18 ans pour qui elle est ouverte depuis le 15 juin) ou des femmes enceintes. L’extension du pass sanitaire aux lieux de loisirs et de culture depuis le 21 juillet puis aux restaurants, cafés ou encore aux hôpitaux à compter du mois d’août ajoute une pression supplémentaire.

Les femmes enceintes qui ne peuvent pas encore se faire vacciner se retrouvent ainsi pénalisées. En effet, elles devaient, jusqu’à l’annonce du ministre de la Santé, attendre le deuxième trimestre pour être éligibles. En outre, malgré l’ouverture de la vaccination dès le premier trimestre de grossesse, certains professionnels de santé se montrent réticents à vacciner si tôt.

En conséquence, les femmes enceintes s’inquiètent de ne pas obtenir leur pass sanitaire à temps et de devoir multiplier les tests de dépistage, PCR ou antigéniques. Même si le 19 juillet, le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, avait annoncé un éventuel aménagement pour ne pas pénaliser les femmes enceintes, aucune précision n’a pour l'instant été donnée.