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Le plastique prospère malgré les pressions environnementales

La production industrielle de matières plastiques continue de se développer en Europe, notamment pour fournir le BTP, l’industrie automobile et des emballages. Par ailleurs, les propositions se multiplient pour limiter son impact sur l’environnement, ce qui inquiète les fabricants de résine. Un point sur la situation.

Pour les fabricants de plastique, c’est une bonne nouvelle, pour les citoyens qui s’inquiètent de l’impact environnemental des matières plastiques non recyclables, beaucoup moins. La production mondiale de plastique a augmenté de 3,9 % en 2017. Malgré la bonne santé de leur industrie, les industriels s’inquiètent des mesures environnementales à venir, qui pourraient avoir un lourd impact financier.

L’industrie plastique toujours prospère

Pour l’association professionnelle européenne PlasticsEurope, il y a de quoi se réjouir de la bonne santé de leur fonds de commerce avec l’annonce d’une augmentation de la production de 3,9 % en 2017, c’est-à-dire 348 millions de tonnes de plastique produites dans le monde l’année dernière, dont 18,5 % (64,4 millions de tonnes) en Europe. Pour le vieux continent, on note une hausse de 3,4 % de la production en 1 an.

La demande reste forte dans le secteur de l’automobile (+6,2 %) et les équipements électriques et électroniques (+6,4 %). Mais c’est l’emballage plastique qui constitue la majeure partie de la demande avec près de 40 % en Europe.

« Les menaces s’amoncellent » sur les produits pour des raisons environnementales

Avec un chiffre d’affaires de 350 milliards d’euros rien qu’en Europe, les industriels du plastique ne s’inquiètent pas vraiment des nouvelles propositions de règlement au niveau européen en matière de protection environnementale.

Si les produits à usage unique du type touillettes, cotons-tiges, bâtons pour tenir les ballons gonflables, les couverts jetables et les pailles étaient interdits, ils estiment que le manque à gagner ne représenterait que 1 % du chiffre d’affaires pour les fabricants européens. Les produits menacés d’interdiction ne constituent que 3,2 milliards d’euros du CA mondial et seulement 18,5 % de ces produits sont fabriqués en Union européenne.

Toutefois, Hervé Millet, directeur des affaires techniques et règlementaires de PlasticsEurope ne souhaite pas que « ces restrictions soient le démarrage d’une interdiction plus générale », invoquant « une stigmatisation qui impacte les plastiques en général ».

Proposition d’une taxe sur les produits non recyclables

Une autre menace qui pèse sur les fabricants de résine, c’est la proposition de taxe sur les plastiques non recyclés à hauteur de 800 euros par tonne, qui pourrait représenter une baisse du chiffre d’affaires de 1,2 milliard d’euros par année, juste pour les emballages produits en France.

À cela s’ajoute des initiatives de plus en plus nombreuses pour limiter l’usage du plastique comme la proposition d’interdire les contenants en plastique dans la restauration collective ou la proposition d’interdire les portes et fenêtres en PVC à cause de leur impact sur la santé et l’environnement.

Les industriels reprochent le manque d’infrastructure de recyclage

Selon PlasticsEurope, le problème environnemental résulte du comportement des consommateurs et d’une gestion « pas suffisamment performante » des collectes et du recyclage des déchets. En effet, seulement 22 % du plastique produit en France est actuellement recyclé.

L’Europe a pour objectif de multiplier par 3 la quantité de plastique recyclé utilisé sur son territoire, pour atteindre 10 millions de tonnes en 2025, un objectif que PlasticsEurope estime « particulièrement ambitieux ».