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Covid : la 4e dose bientôt généralisée ?

Alors que certains Français peuvent déjà recevoir une 4e dose, l’exécutif va-t-il bientôt généraliser cette nouvelle injection ? On fait le point.

Depuis plusieurs jours, l’épidémie repart à la hausse. Et alors que la 4e dose est déjà ouverte aux plus de 80 ans et aux personnes immunodéprimées, d’autres Français pourront-ils bientôt recevoir une nouvelle injection contre la Covid-19 ?

Quelle est la durée de protection avec la 3e dose ?

Le comité des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) des États-Unis a publié mi-février une large étude sur l’efficacité de la 3e dose. Dans les faits, ils ont analysé les données de plus de 93 000 patients hospitalisés et de plus de 240 000 personnes passées aux urgences, entre le 26 août 2021 et le 22 janvier 2022.

Et les résultats sont sans appel : au bout de 2 mois après la 3e dose, le risque d’être hospitalisé est réduit de 91 % et celui de passer en soins intensifs, de 87 %. En revanche, passé un délai de 4 mois, la protection contre un risque d’hospitalisation tombe à 78 % et à 66 % pour les admissions en soins intensifs.

Par ailleurs, cette diminution de l’efficacité de la 3e dose a également été observée en Israël, notent les chercheurs.

Une simple estimation

Toutefois, ce rapport est une simple estimation, précisent les auteurs. En effet, ils n’ont pas pris en compte les personnes infectées par la Covid-19 qui n’ont pas été hospitalisées. De même, on ne sait pas si les personnes testées positives étaient immunodéprimées et donc avaient plus de risques d’être contaminées par la Covid-19.

La 4e dose réduirait les formes graves et le taux d’infection selon une étude israélienne

« Est-ce qu’une 4e dose permet de retrouver le niveau d’immunité d’avant et est-ce que cela justifie de se lancer ? La question peut se poser, et on n’a pas encore les données pour y répondre », précise auprès du Parisien Mathieu Molimard, chef de Service de pharmacologie médicale du CHU de Bordeaux.

Car à l’heure actuelle, seule une étude préliminaire israélienne (qui n’a pas été relue par ses pairs) effectuée en vie réelle permet de mieux connaître l’efficacité de la 4e dose. Ainsi, le taux d’infection est 2 fois moins élevé chez les personnes de plus de 60 qui ont tendu leur bras une nouvelle fois par rapport à celles qui sont restées aux 3 doses. En revanche, le taux de forme grave est divisé par 4 entre ces deux groupes.

Pourquoi les autorités françaises ne souhaitent pas généraliser cette nouvelle injection ?

D’ailleurs, les autorités françaises écartent pour le moment toute généralisation de cette nouvelle injection. En effet, le Conseil d’Orientation de la stratégie vaccinale estime qu’il n’y a « pas d’argument » pour le justifier. « Tout le monde n’aurait pas de bénéfice à recevoir une 4e dose, et certainement pas ceux qui ont attrapé Omicron ou qui ont reçu un premier rappel il n’y a pas très longtemps », ajoute Mathieu Molimard auprès du Parisien.

À cela s’ajoute un autre élément : « la fatigue vaccinale ». « Ce sont ces Français qui disent on a fait une dose, deux doses, maintenant trois doses, vous nous demandez d’en faire une quatrième, on en a marre », indiquait Olivier Véran, le ministre de la Santé, le 20 février dernier sur RTL.

La 4e dose bientôt ouverte aux plus de 65 ans qui le souhaitent ?

Toutefois, ce n’est pas pour autant que les plus de 80 ans et les personnes immunodéprimées resteront les seules à pouvoir tendre le bras une nouvelle fois. En effet, dans un avis publié ce vendredi 18 mars, la Haute autorité de santé (HAS) propose d’ouvrir la 4e dose aux plus de 65 ans qui souhaitent se faire administrer une nouvelle injection et qui sont « à très haut risque de forme sévère de la maladie » ou « polypathologiques ».

Une vaccination qui doit être « discutée dans le cadre d’une décision médicale partagée avec l’équipe soignante en prenant en compte la situation médicale individuelle », précise l’autorité française. Et concernant le délai pour l’effectuer, la HAS recommande de respecter un intervalle d’au moins 6 mois après la dernière dose.

Reste désormais à savoir si le gouvernement va suivre l’avis de la Haute autorité de santé et ouvrir la 4e dose à d’autres tranches d’âge.