Les taux de dépistage du cancer du sein, première cause de décès par cancer chez les femmes, et du cancer colorectal, deuxième cause de décès chez les hommes et troisième cause chez les femmes, restent insuffisants en France, révèle Santé publique France dans deux études.
Cancer du sein : en moyenne 1 Française sur 2 se fait dépister
Le programme de dépistage du cancer du sein a été généralisé en France en 2004. Ainsi, tous les 2 ans, les femmes âgées de 50 à 74 ans se voient proposer un examen clinique de leurs seins et une mammographie. Objectif fixé par les instances européennes : une participation d’au moins 70 %.
Le hic ? La participation n’a jamais dépassé les 53 %. Et en 2022, elle a même atteint 44,8 %, soit le troisième plus faible taux depuis 2005. Alors qu’est-ce qui peut expliquer cette tendance ? Les auteurs de l’étude de Santé publique France mettent notamment en avant « la polémique internationale sur l’efficacité de ce dépistage » qui peut faire douter du « bien-fondé » de ce programme.
Autres hypothèses ? L’épidémie de Covid-19 qui a « impacté l’organisation des soins en France », mais aussi les « pratiques régulières de mammographies » qui sont faites en dehors de ce programme. « Quantifier ces pratiques » pour avoir un panorama complet du dépistage du cancer du sein est « urgent », ajoutent les auteurs.
| Le dépistage du cancer du sein | |
|---|---|
| Année | Taux de participation au dépistage |
| 2005 | 43,8 % |
| 2006 | 48,1 % |
| 2007 | 49,7 % |
| 2008 | 51,4 % |
| 2009 | 51,9 % |
| 2010 | 51,6 % |
| 2011 | 52,3 % |
| 2012 | 52,2 % |
| 2013 | 51 % |
| 2014 | 51,5 % |
| 2015 | 50,8 % |
| 2016 | 50 % |
| 2017 | 49,4 % |
| 2018 | 49,8 % |
| 2019 | 48,3 % |
| 2020 | 42,6 % |
| 2021 | 50,5 % |
| 2022 | 44,8 % |
Source : Santé publique France
Dépistage du cancer colorectal : une participation qui reste très faible
Le dépistage du cancer colorectal repose quant à lui sur un test de détection de sang occulte dans les selles. Généralisé depuis 2009, il est proposé à toutes les personnes âgées de 50 à 74 ans. Or là encore, le taux de participation est en dessous des objectifs fixés par les instances européennes : en moyenne un peu plus de 30 %, alors que le seuil exigé est de 45 %.
Le fait de « consulter son médecin généraliste pour retirer un kit de dépistage » peut freiner certaines personnes, estiment les auteurs de l’étude. Cependant depuis 2022, de nouvelles modalités ont été instaurées. Il est désormais possible de retirer son kit en ligne ou chez un pharmacien.
Notons aussi qu’à la différence du cancer du sein, le taux de participation au dépistage du cancer colorectal est en hausse. « Les restrictions des déplacements » liées à la crise sanitaire ont pu inciter les Français à se faire dépister, le dépistage étant réalisé à domicile, précisent les auteurs de l’étude. De même, à partir de l’été 2020, une campagne de communication massive a été mise en place. Cela s’est traduit par « une forte reprise d’activité », écrivent-ils.
| Le dépistage du cancer colorectal | |
|---|---|
| Années | Taux de participation au dépistage |
| 2010-2011 | 32,1 % |
| 2012-2013 | 31 % |
| 2014-2015 | 23,1 % |
| 2016-2017 | 33,5 % |
| 2018-2019 | 30,5 % |
| 2020-2021 | 34,6 % |
Source : Santé publique France
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