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Ophtalmologie : Expérimentation de la téléconsultation remboursée à compter de février 2020

Pour raccourcir les délais d’obtention de rendez-vous chez les ophtalmologues, la téléconsultation pourrait être une solution. C’est pourquoi l’Assurance maladie a décidé d’expérimenter pendant un an ces téléconsultations d’ophtalmologie dans les Hauts-de-Seine et de les prendre en charge. Explications.
Sommaire

En France, les délais pour obtenir un rendez-vous avec un ophtalmologue sont de l’ordre de 87 jours en moyenne. Suivant les zones, il y a parfois un an d’attente. Afin de réduire ce laps de temps, les orthoptistes pourraient faire passer des examens de vue et les envoyer à un ophtalmologue par télétransmission, tout cela orchestré par l’entreprise Point Vision. Voici les perspectives envisagées par l’Assurance maladie.

Ophtalmologie : Expérimentation de la téléconsultation remboursée à compter de février 2020

Les problématiques de l’ophtalmologie

Selon Le Parisien, il faudrait attendre 87 jours pour obtenir un rendez-vous chez son ophtalmologue en ville et plus d’un an en campagne ou dans les milieux désertés par la médecine.

D’ici une dizaine d’années, environ 2 500 ophtalmologues devraient partir à la retraite. La problématique risque donc de s’aggraver s’ils ne sont pas remplacés par de nouveaux arrivants.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres

Point Vision, une entreprise en plein essor

Le mécontentement des patients apporte de l’eau au moulin de Point Vision ; une entreprise qui ne cesse de croître depuis 2012. Son cœur de métier ? La rationalisation extrême des tâches dans le domaine médical.

Selon son directeur général, le docteur François Pelen, Point Vision a réduit de moitié les délais d’attente dans les villes où la société s’est implantée. Par exemple, à Paris, boulevard de la Madeleine, les délais sont tombés à 2 jours pour des consultations simples. Le centre accueille 300 patients par jour, et ce, 6 jours sur 7. Ces derniers choisissent les créneaux de rendez-vous directement sur internet, un confort pour tous.

Point Vision prévoit l’ouverture de 250 centres médicaux chirurgicaux dans l’hexagone d’ici 10 ans. Pour l’heure, on en compte 35 sur le territoire.


Comment cela fonctionne ?

Point Vision compte déjà 700 collaborateurs et parmi eux, pas moins de 300 ophtalmos. Le mode de fonctionnement fait intervenir plus d’acteurs (3 au total), mais permet de raccourcir considérablement les délais d’attente pour les patients :

  • Une secrétaire médicale gère le travail administratif et financier
  • Un orthoptiste est en charge de dépister, réadapter et rééduquer les troubles de la vision (cela est désormais possible depuis 2016, grâce à la délégation des tâches)
  • Un ophtalmo procède à une recherche approfondie pour la pathologie et le soin

La productivité des médecins de la vision est donc accrue, sans que le temps passé avec les patients n’en soit réduit.

Des téléconsultations prises en charge intégralement par l’Assurance maladie

L’Assurance maladie s’est montrée très intéressée par la pratique de Point Vision et vient de signer un accord d’expérimentation sur une période d’un an.

Seule la région des Hauts-de-France, une région particulièrement touchée par la désertification médicale, est concernée par cette expérimentation qui devrait débuter dès février 2020.

Un local de 40 m² équipé de matériel dernière génération permettra à un orthoptiste de l’entreprise de venir faire ses consultations de vue classique. Il les télétransmettra par la suite à un ophtalmologue du centre pour vérification. Le patient, quant à lui, pourra repartir de son rendez-vous avec une ordonnance pour faire faire une paire de lunettes, par exemple.

Si toutefois un problème est décelé, un rendez-vous avec un ophtalmo sera automatiquement proposé. De même, s’il y a un besoin d’intervention chirurgicale pour une pathologie spécifique (cataracte, décollement de la rétine, glaucome, etc.), celle-ci pourra être effectuée dans le centre de proximité.

À titre exceptionnel, ces consultations à distance seront donc remboursées en intégralité par l’Assurance maladie. Si l’expérimentation est concluante, toutes les téléconsultations pourraient alors être prises en charge d’ici 2022.

Et les tarifs dans tout ça ?

Selon Point Vision, les tarifs sont classiques, voire raisonnables. En effet, quelques médecins exercent en secteur 1, c’est-à-dire suivant les honoraires de base, quant à d’autres qui exercent en secteur 2, les dépassements d’honoraires restent faibles.