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Guadeloupe : 4 questions sur la grève générale contre la vaccination obligatoire

En Guadeloupe, la mobilisation contre la vaccination obligatoire et le pass sanitaire ne faiblit pas. On fait le point pour tenter de comprendre cette grève.
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Au quatrième jour de mobilisation, la tension n’est toujours pas retombée en Guadeloupe. En effet, depuis ce lundi 15 novembre, l’île est en partie paralysée par une grève générale.

Guadeloupe : 4 questions sur la grève générale contre la vaccination obligatoire

D’où vient cet appel à la grève générale ?

En fin de semaine dernière, un collectif regroupant des organisations citoyennes et syndicales ont appelé à la grève afin de protester contre la vaccination obligatoire du personnel soignant. Le collectif s’oppose également au pass sanitaire.

Toutefois, ce ne sont pas les deux seules raisons de cette grève générale. Elle est également « due aux problèmes que nous rencontrons », a expliqué sur France Info, Ary Chalus, le président de la région Guadeloupe. Avant d’ajouter : « Avec la situation sanitaire, la Guadeloupe a beaucoup perdu, notamment en matière de taxe spéciale de consommation sur le carburant et le transport. (…) Et si beaucoup sont aidés dans l’Hexagone, la Guadeloupe, la Martinique ou les Antilles ne sont pas prises en compte. »

« À Capesterre-de-Marie-Galante, il y a 300 ou 400 personnes qui ont perdu leur maison, qui habitaient au niveau du littoral. Il n’y a pas d’action, il n’y a pas de mouvement. Les gens n’ont plus confiance (en l’État) », a-t-il également précisé.

Guadeloupe : où en est la vaccination ?

Selon l’Agence régionale de santé, 46,43 % des Guadeloupéens de plus de 18 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, en date du 16 novembre. À titre de comparaison, 91 % des Français majeurs se sont vus administrer au moins une injection selon le ministère de la Santé.

Et concernant les soignants travaillant sur cette île, 85,30 % des soignants libéraux sont vaccinés contre plus de 92 % des dentistes et des médecins et près de 80 % des infirmiers.

Où en est la situation en Guadeloupe ?

Depuis lundi, la plupart des manifestations, auxquels participent les soignants, les professionnels de la restauration et de l’hôtellerie, ceux des stations-service et les enseignants, se déroulent sans heurts. Toutefois, certains débordements ont eu lieu. Ainsi, lundi, deux pompiers en grève ont été blessés.

Des barrages routiers, démontés par la suite par les forces de l’ordre, ont également étaient érigés notamment devant certains établissements scolaires ou devant le CHU de Guadeloupe. Une opération escargot a aussi été menée ce mercredi midi près du plus grand centre commercial de l’île.

Dans un communiqué publié ce jeudi 18 novembre, Christine Gangloff-Ziegler, la rectrice de la Guadeloupe a condamné les dégradations commises sur les établissements scolaires. « Certains établissements sont vandalisés : portail brûlé, huile de vidange déversée, détritus de tout genre obstruant l’entrée des élèves et des personnels ou pose de cadenas sur le portail d’entrée », se désole-t-elle.

De son côté, Alexandre Rochatte, le préfet de Guadeloupe, dit « déplorer l’organisation de manifestations non déclarées dont le but est de perturber l’ordre public ». D’ailleurs ce vendredi, un jeune homme passera en comparution immédiate notamment pour avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre lors d’un rassemblement.


Comment réagit le gouvernement ?

« Depuis le début, il y a certaines personnes qui veulent empêcher et convaincre des soignants de ne pas se faire vacciner.(…) Et face à ça, il faut être très ferme », a indiqué ce mardi sur France Inter, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement.

« On n’acceptera pas qu’on empêche des personnes d’aller se faire soigner à l’hôpital (ou) qu’il y ait de la pression qui soit mise sur des personnes qui ont fait le choix ou qui vont faire le choix de se faire vacciner », a-t-il aussi affirmé.

Ce vendredi 19 novembre, Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur, et Sébastien Lecornu, le ministre des Outre-mer annoncent dans un communiqué le déploiement de 200 gendarmes et policiers supplémentaires dans les prochains jours « afin de rétablir l’ordre républicain ».