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Les alertes attentats et messages de prévention seront désormais diffusés sur Twitter, Facebook et Google

Suite à de nombreux dysfonctionnements, le gouvernement a décidé de mettre fin à l’application SAIP (Système d’alerte et d’information des populations). Depuis le 1er juin 2018, il s’appuie désormais sur les réseaux sociaux pour diffuser des messages d’alertes et de prévention.
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Deux ans après son lancement, le gouvernement décide de mettre un terme à l’application SAIP (Système d’alerte et d’information des populations), estimant que les réseaux sociaux sont plus utiles. L’application SAIP également connue sous le nom d’application « alerte attentat » n’est plus active depuis le 1er juin 2018. Le gouvernement envisage désormais de communiquer davantage via les réseaux sociaux pour prévenir la population en cas de danger immédiat. Pour se faire, des accords ont été conclus avec Google, Facebook et Twitter afin qu’ils relaient les alertes sur leurs pages. Un point sur la situation.

Les alertes attentats et messages de prévention seront désormais diffusés sur Twitter, Facebook et Google


L’application SAIP n’a pas rempli sa mission

L’application SAIP avait été lancée en France le 8 juin 2016 à l’occasion de l’Euro de football dans l’objectif de prévenir les citoyens de potentiels dangers et des zones à éviter. Le dispositif permettait de relayer des messages d’alertes et conseils sous forme de notifications mobiles en cas de péril majeur. Pour les recevoir, les utilisateurs sélectionnaient alors les régions qu’ils souhaitaient suivre.

Cependant, l’application supposée fonctionner en temps réel a connu de nombreux dysfonctionnements. À titre d’exemple, lors de l’attentat survenu à Nice sur la Promenade des Anglais le 14 juillet 2016, SAIP n’a pas signalé de danger aux utilisateurs avant de les prévenir deux heures plus tard. Par ailleurs, aucune alerte n’avait été donnée le 23 mars 2018 lors de la prise d’otages dans un Super U à Trèbes.

Cette succession de dysfonctionnements constatés lors des attentats a remis en cause l’efficacité de SAIP, une application dont le coût est évalué à plus de 300 000 euros.

Un rapport du sénateur LR Jean-Pierre Vogel datant du 7 août 2017 soulignait déjà les défaillances de l’application mobile et son influence limitée. En effet, son utilisation supposait la possession d’un smartphone évoluant sous Android et iOS, et l’application devait rester activée en tâche de fond pour fonctionner.

Si les autorités souhaitent alors recourir aux SMS d’alertes géolocalisés et à l’utilisation de la diffusion cellulaire pour renforcer le dispositif, ces solutions ont rapidement été écartées, faute d’accord avec les opérateurs pour assurer leur financement.

Des partenariats signés avec Facebook, Google et Twitter

Dans un communiqué publié le 30 mai 2018, le ministère de l’Intérieur annonce un changement de stratégie. Il s’appuiera dorénavant sur la puissance de Facebook, Google et Twitter ainsi que sur certains canaux de la RATP, Vinci Autoroutes, Radio-France et France Télévisions, pour faire passer ses messages d’alertes et de prévention aux citoyens.

Plusieurs partenariats ont été évoqués, l’objectif étant de couvrir une plus large population grâce à des outils qui ont déjà fait leurs preuves. Il n’y aura donc plus d’application à télécharger puisque la quasi-totalité des informations pourra être consultée sur les réseaux sociaux. Il faut toutefois rappeler que ce type de partenariat n’est pas tout à fait récent.

En effet, depuis 2011, Facebook est signataire de la convention Alerte-Enlèvement regroupant de nombreux médias. Mais cette fois, les autorités comptent s’appuyer sur le dispositif Safety Check du réseau social. Cet outil informe les utilisateurs susceptibles de se situer dans une zone touchée par une catastrophe et leur propose d’indiquer à leurs proches qu’ils sont bien en sécurité. Il est important de préciser que près de 30 millions de Français ont un compte Facebook alors que l’application SAIP n’est installée que sur 900 000 smartphones actuellement.

Outre Facebook, le gouvernement s’appuiera sur Twitter. En plus des comptes déjà existants, un fil d’alertes dédié a été ouvert le 1er juin. Les utilisateurs inscrits pourront donc consulter leurs notifications tout en évitant les messages à la fiabilité douteuse. En cas d’évènement majeur, un bandeau sera visible en tête de Twitter.

Google sera quant à lui sera chargé de mettre en avant le contenu des autorités. Le moteur de recherche diffusera notamment les conduites à adopter et des informations vérifiées.

Enfin, l’exécutif n’oublie pas les personnes qui ne sont pas présentes sur les réseaux sociaux puisqu’une communication sur les chaînes télévisées, à la radio et dans les transports est également prévue.

Ainsi, après deux ans d’activité, le gouvernement a décidé de fermer l’application d’alerte attentat SAIP pour se concentrer sur les réseaux sociaux en s’associant à des acteurs majeurs. Ces partenariats s’ajoutent aux canaux traditionnels qui continueront d’être utilisés pour avertir les citoyens en cas de danger majeur.