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Le statut de chat libre

Depuis 1999, les chats errants peuvent acquérir le statut de chat libre et bénéficier de ses avantages : stérilisation, nourrissage et vie en liberté. Pourquoi un tel statut ?
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Des milliers de chats errants peuplent les rues. En liberté, ils prolifèrent rapidement, souffrent de maladies, disette et diverses blessures. Bien souvent récupérés par les fourrières, ils sont laissés de côté au moment de l’adoption et finissent par être euthanasiés. Pour les protéger de ce destin funeste, le statut de chat libre est instauré.

Le statut de chat libre



Quel avenir pour les chats errants avant 1999 ?

D’après le Code rural et de la pêche maritime, « il est interdit de laisser divaguer les animaux domestiques et les animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité ». Un chat en état de divagation est un chat non identifié se trouvant à plus de deux cents mètres des habitations ou à plus de mille mètres de son domicile et son maître. La responsabilité de ces animaux errants incombe aux maires, dans l’obligation de prendre des mesures pour empêcher leur prolifération. Ils font bien souvent appel aux fourrières qui les capturent et les gardent pendant 8 jours. Passé ce délai, ils sont confiés à une association de protection des animaux, une fondation ou un refuge et placés à l’adoption.

Le problème est que ces structures disposent de peu de places pour leurs pensionnaires et peu de moyens pour les garder sur une longue période. À terme, les chats errants qui ne trouvent pas de famille sont finalement euthanasiés. Avant 1999, cette pratique est courante pour lutter contre la divagation. Dans les campagnes, d’autres méthodes peu orthodoxes sont utilisées afin de se débarrasser des chats, considérés comme nuisibles : empoisonnement, tir au fusil ou piégeage.

La création du statut de chat libre

En 1999, une nouvelle loi entre en vigueur et définit le statut de chat libre. Le principe est simple : les chats errants ne sont plus conduits dans des associations pour adoption ou euthanasie, mais stérilisés, identifiés puis relâchés dans la nature. Ils deviennent alors des chats libres placés sous la protection de la commune ou d’une association. En effet, « la gestion, le suivi sanitaire et les conditions de garde de ces populations sont sous la responsabilité du représentant de la commune et de l’association de protection des animaux » selon le Code rural.

Le 1er janvier 2015, un arrêté renforce le statut et interdit toute intervention de la fourrière si elle n’est pas suivie d’une campagne de stérilisation.

Le rôle clé des associations

En pratique, la mairie et l’association de protection des animaux œuvrent ensemble. La première lance des campagnes de stérilisation et se charge d’une partie du financement. Toutefois, certaines municipalités n’assument pas pleinement leur rôle par manque de moyens et mettent en cause le budget de plus en plus restreint des communes.

Les associations endossent alors seules les frais liés à la capture et aux soins. De plus, elles continuent à suivre en permanence les populations identifiées, construisent des abris et apportent de la nourriture. Elles s’assurent également de la bonne santé des chats libres.

La Fondation 30 millions d’amis, la Fondation Brigitte Bardot et de nombreuses associations locales s’investissent au quotidien pour faire des 11 millions de chats errants en France des chats libres.




Pourquoi la stérilisation est-elle si importante ?

La gestion des chats errants est devenue un enjeu important pour les municipalités et les associations. Il faut savoir qu’un couple de chats dans la nature peut engendrer près de 20 000 descendants en 5 ans. Et cette prolifération cause de nombreux problèmes :

  • misère animale : manque de nourriture, maladies ;
  • nuisances pour les habitants : bruit (miaulements, bagarres), odeurs d’urine, etc.

Plébiscitée par les vétérinaires, la stérilisation est la solution pour prolonger l’espérance de vie des chats tout en n’intervenant pas dans leur existence sauvage.