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64 % des Français favorables à la légalisation de la GPA (Gestation Pour Autrui)

Pour les couples qui rencontrent des problèmes de fertilité ou pour les couples homosexuels, le recours à la Gestation Pour Autrui (GPA) serait une solution pour concevoir un enfant. Illégal en France, le recours à une mère porteuse revient au cœur du débat à l’approche de la présentation du nouveau projet de loi bioéthique.
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Le recours à une mère porteuse pourrait permettre à de nombreux couples désirant d’avoir un enfant, de fonder une famille. Légale dans certains pays, en France, la GPA (Gestation Pour Autrui) n’est pas autorisée. Même si une majorité de la population y est favorable, certaines associations féministes et la ministre de la Santé s’inquiètent de la « marchandisation du corps féminin ». Un point sur ce débat.

64 % des Français favorables à la légalisation de la GPA (Gestation Pour Autrui)

64 % des Français sont favorables à la GPA

Selon un sondage Ifop paru en début d’année, 64 % des Français sont favorables à la Gestation Pour Autrui : 18 % « dans tous les cas » et 46 % « pour des raisons médicales seulement », c’est-à-dire pour les personnes rencontrant des problèmes de fertilité.

Les défenseurs de la GPA arguent souvent que la France est en retard par rapport à d’autres pays qui ont légalisé la GPA comme les USA, le Canada, l’Angleterre ou Israël. Et que les dérives sont justement causées par un manque d’encadrement de la GPA.

Beaucoup de Français y ont déjà recours à l’étranger, et ont parfois des problèmes pour faire reconnaitre l’enfant à l’État-Civil à leur retour…

Ils souhaitent un cadre légal posant une éthique minimale concernant le recours à une mère porteuse et pour la reconnaissance des enfants conçus dans ce cadre.

Des associations féministes créent une coalition internationale pour alerter sur les « dangers » de la GPA

Samedi 22 septembre, une coalition qui compte déjà 21 organisations de 8 pays (France, Espagne, Canada, Italie, Autriche, Roumanie, Suède, Australie) a été créée à l’initiative de l’association CQFD Lesbiennes féministes.

Marie-Josèphe Devillers, membre de l’association a expliqué à l’AFP : « Nous observons depuis 2010 la montée d’un mouvement en faveur de la GPA, qui est pour nous intolérable »

La Coalition internationale pour l’abolition de la maternité de substitution (CIAMS) considère « la GPA [comme] une exploitation marchande du corps de la femme, comme la prostitution ou la domesticité ». « On nous dit que les femmes sont consentantes, or toutes les études sur le sujet montrent que leurs motivations pour “prêter” leur corps sont liées à des pressions familiales, pour l’argent notamment », a déclaré Mme Devillers.

Génération Libre, un think-tank indépendant, propose une « GPA Responsable »

Dimanche 23 septembre, Génération Libre a livré son rapport et plaide en faveur de la GPA en France. S’inspirant des « meilleurs pratiques voisines », ce rapport tend à définir un cadre légal à la Gestation pour Autrui permettant « une régulation efficace » et une protection « des parties de toute forme d’abus ». Génération Libre propose de définir, « dans la loi et dans un contrat », « les obligations des différentes parties ».
Selon les propositions de Génération Libre, après une « formation» suivi par les parents et la mère porteuse, «une agence de la GPA » serait en charge de la mise en relation des parties, afin d’éviter « des dérives comme le versement de commissions occultes aux mères porteuses ». Génération Libre préconise également qu’une femme porteuse bénéficierait d’une rémunération, mais devrait démontrer, à travers une « enquête sociale », que sa « survie financière » n’est pas « dépendante de la GPA ».


Le gouvernement s’oppose toujours à la légalisation de la GPA

Le recours à une mère porteuse est illégal en France, et le gouvernement a de nouveau exprimé son opposition à sa légalisation. Pour la ministre de la Santé Agnès Buzyn, utiliser « le corps d’une femme pour lui faire porter un enfant qu’elle ne gardera pas », « rentre dans la marchandisation du corps humain », a-t-elle déclaré vendredi.

En revanche, certains élus sont favorables à la GPA et souhaiterait la voir s’inscrire comme une pratique légale et encadrée dans la nouvelle loi bioéthique, toujours en chantier, dont l’examen à l’Assemblée est prévu pour début 2019.

« Depuis le début de l’année, nos voix se font de moins en moins entendre », déplore Ana-Luana Stoicea-Deram, présidente du Collectif pour le respect de la personne (CoRP). « Or la GPA est contraire à la dignité et l’intégrité de la personne, et aux droits de l’enfant. Avec [la coalition CIAMS], nous souhaitons expliquer ces arguments critiques et les faire entendre par les instances nationales et internationales », a-t-elle expliqué.