Déserts médicaux : le gouvernement veut déployer 100 médicobus

Faciliter l’installation des jeunes médecins, supprimer le numerus clausus qui fixe le nombre d’étudiants à accéder en deuxième année de médecine, ou encore déployer des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Ces dernières années, de nombreuses mesures ont été prises pour lutter contre les déserts médicaux. Pourtant, le constat reste toujours alarmant.

Déserts médicaux : la répartition des praticiens est inégale en France

Ainsi, avec 3,4 médecins pour 1 000 habitants, la France se situe pile dans la moyenne de l’OCDE. Mais, si l’on regarde de plus près, la répartition des praticiens est inégale en fonction des territoires. Selon une étude de l’UFC-Que Choisir publiée en novembre 2022, 15,3 millions d’habitants doivent mettre plus de 30 minutes en voiture pour aller consulter un médecin généraliste.

C’est un nombre largement supérieur à celui publié en 2018 par le gouvernement. En effet, la Drees (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), qui est rattachée au ministère de la Santé, estimait alors que 3,8 millions de Français vivaient dans un territoire sous-dotés en médecins généralistes.

100 médicobus vont être déployés d’ici la fin 2024

Face à l’urgence de la situation, et en attendant de possibles installations de médecins en campagne, le gouvernement a donc décidé le déploiement de 100 médicobus d’ici la fin 2024. Pour rappel, ces bus se déplacent dans les territoires en manque de praticiens. À son bord se trouvent un généraliste, un gynécologue, un dentiste ou tout professionnel de santé, ainsi que tout le matériel nécessaire à la consultation comme dans un cabinet classique.

Ces cabinets médicaux itinérants coûtent entre 100 000 et 400 000 euros selon les modèles. L’État prend en charge le financement à hauteur de « 30 à 50 % », a précisé Agnès Firmin Le Bodo, la ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé.

10 bus parcourent déjà certains territoires

À l’heure actuelle, 10 médicobus sont déjà en circulation, et 8 projets sont en cours, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Lozère, dans La Manche et dans l’Orne. À titre d’exemple, dans l’Orne, ce bus se rend dans les 7 communes identifiées par la CPAM comme les plus déficitaires en offre de soins. Les tournées se déroulent sur 5 jours selon un planning hebdomadaire défini. Cependant en fonction de la fréquentation, il peut être adaptable.

De leur côté, les mairies mettent à la disposition des patients une salle d’attente et un bureau pour les assistantes médicales. En tout, 12 médecins se relaient dans le médicobus et quelque « 9 000 actes » devraient y être effectués cette année selon le docteur Gal, président de l’association du médicobus.

6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant

Concernant le déploiement des 100 médicobus, le gouvernement n’a pas dévoilé les territoires concernés ni le nombre de médecins qui pourront effectuer les consultations. Il s’agit avant tout « d’offrir une nouvelle possibilité d’accès » à « un spécialiste » ou à « un médecin traitant » pour les patients qui en « sont dépourvus », explique le ministère de la Santé.

En tout, selon les derniers chiffres du gouvernement datant de mars 2023, 6 millions de Français n’ont pas de médecin traitant.