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Impact des ampoules LED sur la santé et l'environnement

Les LED sont loin d’être inoffensives. Elles sont même très dangereuses en cas d’exposition prolongée, notamment pour les enfants et adolescents. Explications.
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Le 14 mai dernier, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) a remis à jour son rapport sur les dangers des lumières bleues contenues dans les LED. Alors que les ampoules LED inondent le marché, il est essentiel d’en connaître les méfaits.

Impact des ampoules LED sur la santé et l’environnement

Comment sont composées les lumières à LED ?

Les ampoules à LED ont pour particularité de fournir une lumière intense en une longueur d’onde très courte (riche en bleu). Cet éclairage plus vif a une incidence tant sur l’humain que sur la planète.

Pour que la lumière des ampoules à LED soit semblable à la luminosité du soleil à midi (c’est-à-dire blanche), il faut combiner une diode de couleur bleue et une couche de phosphore jaune. Plus la lumière est froide (blanche) et plus la proportion de bleue dans le rayonnement est importante.

Le rapport de 2010 sur les LED mis à jour

Il y a 9 ans l’Anses publiait un premier rapport sur les méfaits sanitaires des LED. Elle avait déjà alerté l’opinion quant aux effets négatifs de la lumière bleue émise sur la rétine. En effet, elle a été nommée principale responsable des dérèglements du sommeil et de l’horloge biologique en général. Cela se vérifiait d’ailleurs d’avantages sur les enfants. Dans ce rapport, elle conseillait donc une exposition très restreinte aux écrans, ainsi qu’un usage quotidien domestique limité pour des raisons écologiques.

Mais les ampoules à LED ont fini par évincer les ampoules traditionnelles. Même si elles restent énergétiquement plus efficaces que les ampoules classiques, elles n’en demeurent pas moins dangereuses, d’autant que leur utilisation a été considérablement croissante. En effet, la lumière bleue qu’elles génèrent est nocive pour la rétine et tout spécialement pour celle des enfants et des adolescents, car le cristallin n’a pas encore atteint sa maturité. À cet effet, l’Anses demandait de réguler par le biais de normes, les émanations de lumières bleues sur les ampoules à LED.

C’est ainsi que les ampoules domestiques c’est-à-dire les ampoules de risque 0 ou 1 ont été rendues accessibles au consommateur lambda, mais que les ampoules à LED classifiées à risque 2 et 3 ont exclusivement été réservées à un usage professionnel.

Le nouveau rapport, assorti de données scientifiques et enrichi de près de 10 ans de tests vient rappeler les mises en garde effectuées au préalable.

Avec le recul suffisant, de nouveaux dangers ont été mis en évidence

Les données étudiées depuis près de 10 ans ont pu confirmer les alertes préventives des dangers des lumières bleues des LED. Mais elles ont également pu mettre en lumière d’autres effets pervers. En plus d’engendrer une baisse de la vue, une exposition intense conduit à un risque phototoxique sur le court terme et à une dégénérescence maculaire liée à l’âge sur le long terme.

L’éclairage domestique dit « chaud », c’est-à-dire à lumière non blanche, présente un risque de toxicité plus bas, voire inexistant. Ce sont bel et bien les lumières blanches qui sont en cause. Et ce sont pourtant celles que l’on retrouve partout : lampes torches, décorations, jouets, phares automobiles, etc. Ces produits contiennent généralement un taux de bleu très important, identique aux ampoules de catégorie 2, mais sont pourtant exclus des normes en vigueur.

Autre fait prouvé, toute personne soumise à la lumière LED bleue en soirée, même peu fréquente ou sur un laps de temps très court, peut voir son horloge biologique déréglée et donc, un sommeil agité. Une donnée extrêmement alarmante, lorsque l’on sait que les écrans d’ordinateurs, de smartphones ou de tablettes sont les principaux responsables d’un rayonnement intense et qu’ils sont généralement utilisés durant de longues heures par les enfants et adolescents.

À ce titre, il est bon de rappeler que les yeux des plus jeunes ne filtrent pas convenablement la lumière bleue, ce qui les rend extrêmement perméables. Des maux de tête, une fatigue visuelle ou même des risques accidentels peuvent être fréquents chez les utilisateurs jeunes ou les personnes jugées sensibles.

Enfin, même si les études jusqu’à maintenant disponibles ne portent que sur les lumières artificielles en pleine nuit et non spécifiquement sur les LED, les conclusions sont sans appel. La mortalité ainsi que l’appauvrissement de la biodiversité sont plus fréquents dans les endroits artificiellement éclairés.

Un équilibre est donc à trouver de toute urgence pour préserver tant la faune et la flore que la sécurité des personnes.


Quelles seraient les meilleures précautions à prendre tant sur le plan domestique que législatif ?

Le but de l’Anses via son dernier rapport, est de présenter clairement les dangers des lumières bleues sur les sujets les plus fragiles. Elle préconise également d’utiliser les éclairages plutôt blanc chaud que ceux blanc froid et d’éviter l’utilisation d’écrans avant le coucher et la nuit.

Mais l’utilisateur n’est pas le seul à devoir agir. Les autorités se doivent également de rétablir des règles plus strictes sur les ampoules LED. En ce sens, l’Anses demande de restreindre l’utilisation de tous les objets domestiques au groupe à risque 0 et 1 et au consommateur d’en limiter l’utilisation au quotidien. Concernant les véhicules, une intensité réduite des phares, mais garantissant une bonne sécurité doit être adoptée.

Que penser des verres anti lumière bleue ?

L’Anses annonce que la plupart des dispositifs anti lumière bleue (écrans spécifiques, verres de protection, etc.), n’ont pas une efficacité avérée.

En effet, leurs effets sur la rétine, tout comme sur la préservation des rythmes circadiens ne sont toujours pas prouvés. À ce titre, l’Anses demande à ce que les critères des protections soient normés, de façon à ce que le consommateur puisse être mieux informé.

Le rapport d’expertise de l’Anses et les annexes.