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L'écriture inclusive officiellement interdite à l'école

Après des rumeurs sur sa suppression en début de semaine, c’est désormais officiel : dans une circulaire publiée au JO, le ministre de l’Éducation nationale proscrit l’usage de l’écriture inclusive à l’école. Quelles en sont les raisons ?
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Dans un entretien au Journal du dimanche le 2 mai, Jean-Michel Blanquer avait exprimé sa volonté de « clarifier » l’utilisation de l’écriture inclusive dans les salles de classe. Le couperet est tombé ce jeudi 6 mai avec la publication d’une circulaire adressée aux recteurs d’académie, aux directeurs de l’administration centrale et aux personnels du ministère. Et cette dernière interdit officiellement l’utilisation de l’écriture inclusive, que Jean-Michel Blanquer considère comme un « barrage à la transmission de notre langue pour tous ».

L’écriture inclusive officiellement interdite à l'école

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?

L’écriture inclusive a été pensée pour rétablir l’égalité entre les genres (masculin et féminin) dans la langue française. Elle repose sur plusieurs principes, notamment :

  • le masculin ne l’emporte pas sur le féminin grâce à l’emploi du point médian. Il permet de regrouper dans un même mot les formes féminines et masculines, par exemple « les citoyen·ne·s » ;
  • les métiers et fonctions s’accordent en fonction du genre.

L’écriture inclusive : un obstacle à la lecture et la compréhension, selon Jean-Michel Blanquer

« Il convient de proscrire le recours à l'écriture dite inclusive”, qui utilise notamment le point médian pour faire apparaître simultanément les formes féminines et masculines d'un mot employé au masculin lorsque celui-ci est utilisé dans un sens générique », précise la circulaire. Mais pourquoi doit-elle disparaître des écoles selon le ministère de l’Éducation nationale ?

Cette écriture est perçue comme un obstacle à la lecture et la compréhension. Elle apporte des modifications dans les règles d’accord, mais elle est aussi difficile à lire à voix haute. En outre, l’écriture inclusive peut représenter un frein important pour une partie de la population. Elle complexifie l’apprentissage des personnes dyslexiques ou dyspraxiques, et devient inaccessible pour les malvoyants puisque les logiciels de synthèse vocale ne parviennent pas à la lire.

« Notre langue est un trésor précieux que nous avons vocation à faire partager à tous nos élèves, dans sa beauté et sa fluidité, sans querelle et sans instrumentalisation », précise le texte. L’égalité entre les filles et les garçons continuera d’être promue et garantie, non pas au travers de l’écriture inclusive, mais par « la formation de l'ensemble des personnels et la transmission d'une culture de l'égalité », affirme le ministère.

La féminisation des métiers est sauve

Toutefois, la féminisation des métiers et fonctions ne disparaîtra pas des manuels scolaires ou de l’enseignement en France. Le ministre va plus loin en formulant la demande suivante : « le choix des exemples ou des énoncés en situation d'enseignement doit respecter l'égalité entre les filles et les garçons, tant par la féminisation des termes que par la lutte contre les représentations stéréotypées ».