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La numérisation des cahiers citoyens et contributions au grand débat

Environ 400 000 pages de doléances ont été rédigées par des citoyens dans le cadre du Grand Débat national. Quel est le traitement réservé à ces contributions ? Le point dans cet article.
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Le Grand Débat national a donné lieu à un nombre important de doléances venues des citoyens. Désormais, ces contributions vont être numérisées, analysées, et conservées au sein des Archives. Explications dans cet article.

La numérisation des cahiers citoyens et contributions au grand débat

La BNF numérise l’intégralité des documents

« Chaque année, ce sont 17 millions de documents que l’on numérise », a expliqué Arnaud Beaufort, le directeur général adjoint de la BNF (Bibliothèque nationale de France).

Les 400 000 pages de doléances citoyennes ne représentent donc pas un travail d’une ampleur exceptionnelle pour ces équipes. « C’était presque naturel pour nous de prêter main-forte à la mission grand débat. C’est une volumétrie habituelle pour la BNF », a-t-il ajouté.

La numérisation de ces documents est extrêmement sécurisée et a lieu au sein de l’entreprise Numen Services, une entreprise chambraysienne spécialisée qui travaille régulièrement en collaboration avec la BNF. « En général c’est nous qui “montons” à Paris avec nos machines », a précisé un cadre de Numen Services.

« Les cahiers citoyens sont au nombre de 16 000. Nous en avons déjà reçu 14 000. Nous avons aussi tous les courriers reçus à la fois par la mission grand débat, boulevard Saint-Germain à Paris, et aussi ceux reçus par les ministres », a précisé M. Beaufort.

Les cahiers de doléances 2019 ont déjà une valeur historique

C’est la première fois sous la Ve République qu’une telle consultation citoyenne a lieu. « Ces documents sont très récents, mais on sait qu’ils vont très vite devenir patrimoniaux, à l’instar des archives de la Bastille ou des cahiers de doléance de 1789. »

Après leur numérisation, les cahiers de doléances seront transmis aux services publics d’archives départementales ou nationales, qui stockeront aussi les originaux.

« Tout va être indexé après avoir été numérisé. On aura le code Insee et le code postal des communes », ce qui facilitera grandement le travail des historiens qui souhaiteront exploiter ces documents.

Comment le contenu sera-t-il analysé ?

Les documents écrits à la main sont confiés à des sociétés extérieures pour retranscription. Les documents dactylographiés sont quant à eux transformés en fichiers textes par des logiciels.

Les propositions seront ensuite traitées par une entreprise parisienne grâce à un logiciel qui permet d’analyser des milliers de documents. Un algorithme est utilisé pour extraire les thématiques principales évoquées dans les doléances et les trier.

Après ce tri, des « arbres de propositions » qui regrouperont les principaux thèmes abordés seront créés. Enfin, le 5 avril 2019, l’entreprise remettra au gouvernement toutes les propositions partagées par au moins 1 % des citoyens contributeurs. L’interprétation et l’analyse sémantique des doléances seront effectuées par le gouvernement et des entreprises sous-traitantes.