Les conditions pour toucher les RSA vont-elles se durcir ?
Les bénéficiaires du RSA doivent-ils craindre l’instauration de critères d’attribution plus stricts comme le conditionnement du versement à une activité ou une formation ? C’est en tout cas une éventualité sur la table de la présidentielle 2022.
En quoi consiste le RSA ?
Le RSA (revenu de solidarité active) garantit un revenu minimum aux personnes dont les ressources sont faibles. Mis en place en 2008, il est attribué sous conditions aux personnes d’au moins 25 ans et peut s’ouvrir aux 18-24 ans jeunes actifs ou parents isolés. 1,91 million de Français en bénéficiaient fin septembre 2021.
Toutefois d’après une étude de la Direction statistique du ministère de la Santé (Drees), plus d’un tiers des foyers éligibles n’ont pas fait de demande de RSA. Et selon un rapport de la Cour des comptes publié en janvier dernier, ce dispositif visant à lutter contre la pauvreté comporte des failles. Outre les oubliés du RSA, 65 % des bénéficiaires vivent sous le seuil de pauvreté. L’accompagnement vers le retour à l’emploi est lui aussi défaillant, puisque 15 % des allocataires touchent ce revenu minimum depuis plus de 10 ans.
Quelles sont les conditions d’attribution du RSA ?
Pour prétendre au revenu de solidarité active, le demandeur doit être âgé d’au moins 25 ans et résider en France de manière stable et régulière. Les personnes qui ont entre 18 et 24 ans peuvent demander le RSA jeune actif à condition d’avoir cumulé 2 ans d’activité professionnelle au cours des 3 dernières années. Dans le cas d’une femme enceinte ou d’une personne avec un enfant à charge, le RSA peut être attribué avant 25 ans.
Le montant du RSA 2022 varie selon la composition du foyer et les ressources. Pour une personne seule, il s’élève à 565,34 €. À noter que la CAF met à disposition un simulateur pour vous aiguiller.
Durcir les conditions d’attribution du RSA : un sujet brûlant
Réformer le RSA est un sujet qui ne cesse de revenir sur la table. Les candidats à la présidentielle 2022 ont également donné leur avis sur les conditions d’attribution du RSA. Parmi les propositions, on retrouve le conditionnement de l’aide à un minimum d’activité, une solution au programme d’Emmanuel Macron et de Valérie Pécresse. Durcir les règles d’attribution s’avère donc une éventualité qui commence à inquiéter nombre d’allocataires, exprimant leurs craintes sur les réseaux sociaux.
Un autre membre du gouvernement, le ministre de la Santé, s’est exprimé sur le sujet ce mercredi 16 mars. « Je suis pour qu’on arrête la situation actuelle qui fait qu’un bénéficiaire sur 2 est encore bénéficiaire quatre ans plus tard. L’accompagnement, l’insertion n’est pas suffisamment effectué dans notre pays », a ainsi indiqué Olivier Véran sur FranceInfo.
Ce n’est pas la première fois que le RSA fait l’objet de toutes les attentions. En septembre dernier, un texte de loi avait pour ambition de permettre aux départements d’imposer un seuil de patrimoine ou d’épargne. En cas de dépassement de ce seuil, le RSA aurait été supprimé.
