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Médicaments génériques : comment bien les utiliser pour se soigner efficacement ?

Qu’ils soient prescrits par un médecin ou délivrés par un pharmacien, les médicaments génériques font partie du quotidien de millions de Français. En 20 ans, ils se sont imposés pour soigner les maux bénins comme les maladies les plus graves. Comment les identifier et les utiliser correctement ?
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Entre les médicaments génériques et les médicaments d’origine, il est facile de s’y perdre, notamment lorsque le patient prend plusieurs traitements. Quelques conseils simples suffisent pourtant à éviter ce risque de confusion.

Médicaments génériques : comment bien les utiliser pour se soigner efficacement ?


Qu’est-ce qu’un médicament générique ?

Les médicaments génériques sont développés à partir d’un médicament de marque ou « princeps ». Il s’agit donc de copies de médicaments originaux ne bénéficiant plus d’une exclusivité commerciale (levée du brevet d’invention). Pour être commercialisée, leur bioéquivalence doit être prouvée : le générique doit comporter une quantité de principe actif identique à celle du médicament d’origine et son effet sur l’organisme doit être similaire.

Si le médicament générique doit présenter le même dosage concernant la substance active, ce n’est pas le cas pour les excipients dont le rôle est d’assurer la conservation du médicament, de faciliter sa mise en forme et son administration. L’autre différence entre les médicaments génériques et les médicaments d’origine est le prix. Les médicaments génériques sont conçus grâce à des molécules déjà employées pour traiter des millions de patients. Les emballages sont également moins coûteux ce qui explique leur prix de vente peu élevé.

Médicaments génériques : y a-t-il des risques ?

Selon plusieurs sondages, les Français craignent principalement que les excipients des génériques nuisent à leur efficacité. Toutefois, chaque laboratoire doit suivre des procédures de contrôle strictes : autorisation de mise sur le marché, contrôle de qualité… Les contrôles de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) restent vigilants sur le respect des processus de production et des matières premières des princeps.

Concernant les risques, le changement d’excipient peut entraîner des réactions allergiques relativement importantes. Les excipients à effet notoire sont par ailleurs connus pour être mal tolérés par les personnes allergiques ou intolérantes, d’où la nécessité d’avertir son médecin ou son pharmacien au préalable et d’étudier la notice.

Tous les médicaments ne sont pas des génériques

Il faut savoir qu’un laboratoire qui découvre une nouvelle molécule est le seul à pouvoir mettre en vente le médicament pendant une durée déterminée, généralement 20 ans. Une fois le brevet expiré, les autres laboratoires peuvent créer des médicaments génériques comportant cette molécule. Les noms peuvent être modifiés selon les règles établies par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il existe « 5 000 médicaments génériques correspondant à près de 1 000 médicaments d’origine », précise le site du ministère. Ceux-ci traitent un grand nombre de pathologies, des maladies cardiovasculaires, mais aussi certains cancers.


Apprendre à reconnaître ses médicaments génériques

Mal utilisés, les médicaments génériques peuvent être dangereux. Il est donc important de savoir les reconnaître. Ces médicaments n’ont, le plus souvent, pas de nom de marque. Sur la boîte figure la dénomination commune internationale (DCI), suivie du nom du laboratoire et du dosage. Certains génériques ne suivent pas cette règle. La mention «  » pour « générique » suit alors le nom de marque.

Pour ne pas faire d’erreur et s’y retrouver plus facilement, il est conseillé de s’organiser en repérant quel médicament est remplacé par un générique. N’hésitez pas à demander au pharmacien de l’indiquer sur la boîte. Enfin, il est important de conserver chaque ordonnance pour s’y référer en cas de besoin et la montrer au médecin lors de la prochaine consultation.

La moindre modification de traitement peut être source d’erreur supplémentaire. Il faut rappeler que la prise de médicaments génériques ne doit pas modifier les horaires et fréquences de prise du patient. Ce dernier doit continuer à suivre les mêmes règles concernant la prise d’autres traitements, l’alimentation et la vie quotidienne. Aussi, il faut faire attention à ne pas confondre deux génériques dont l’emballage est proche. Avant de commencer tout traitement, il est indispensable de lire la notice pour connaître les précautions d’emploi.

Même si en France, un médicament vendu sur quatre est un générique, ce dernier peine encore à trouver sa place. La part de marché des médicaments génériques ne représente que 30 %, selon les derniers chiffres publiés par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). En effet, certains a priori persistent vis-à-vis de ces médicaments.

Pour rassurer les patients quant à leur efficacité, l’Assurance Maladie avait lancé fin 2016 une campagne d’information nationale « Devenir générique, ça se mérite ! » Si la confiance des médecins comme l’acceptation des Français s’améliorent, la France conserve un certain retard par rapport à d’autres pays et notamment l’Allemagne où la part de marché des médicaments génériques s’élève à 84 % ou les États-Unis (75 %).