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Protections périodiques : bientôt un décret pour enfin connaître la composition exacte des produits

Le gouvernement travaille sur un nouveau décret. Son objectif : exiger de la part des fabricants de protections périodiques une plus grande transparence sur la composition des produits.
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Une femme utilise au cours de sa vie plus de 10 000 protections hygiéniques : tampons, serviettes, coupe menstruelle. Et dans les rayons des supermarchés, ce n’est pas le choix qui manque, mais plutôt la transparence en ce qui concerne la composition des produits. En effet, il est actuellement impossible de connaître tous les composants d’un simple tampon ou d’une serviette. Face à ce constat, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé la préparation d’un décret pour mieux informer les consommatrices.

Protections périodiques : bientôt un décret pour enfin connaître la composition exacte des produits

Un décret pour mieux connaître la composition des protections périodiques

En France, 15 millions de femmes achètent des protections périodiques. Alors que la lutte contre la précarité menstruelle est au cœur de la qualité, la fabrication de ces protections est, quant à elle, peut abordée. Pour permettre aux femmes d'y voir plus clair, le gouvernement envisage de contraindre les fabricants à indiquer sur les emballages la liste des produits utilisés pour leur fabrication. Cette nouvelle règlementation prendra la forme d’un décret.

Concrètement, les industriels seront tenus de publier la teneur «  précise, exhaustive, en transparence de tout ce qui compose les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles », a précisé France Inter. Toutes les protections périodiques devront donc afficher sur l’emballage, de manière visible et compréhensible, la liste des composants, par ordre décroissant, selon leur poids.

Une négociation doit encore avoir lieu avec les fabricants pour une possible entrée en vigueur du décret à compter du 1er janvier 2023.

Un manque de transparence dénoncé par plusieurs associations

Car aujourd’hui, de nombreuses femmes s’interrogent sur ce sujet, sans parvenir à trouver de réponses à leurs questions. Et les enquêtes menées ne sont pas rassurantes. En 2016, 60 millions de consommateurs a révélé la présence de résidus de substances toxiques dans 5 des 11 produits qui étaient alors analysés, notamment celle de glyphosate dans les serviettes.

En 2019, une autre étude réalisée par l’Agence nationale de la sécurité sanitaire alimentaire (Anses) avait permis d’identifier plusieurs substances toxiques dans des tampons et serviettes. Toutefois, les concentrations demeuraient suffisamment faibles pour ne pas dépasser les seuils sanitaires.

« Il y a effectivement encore très peu d'analyses », déplore Marie-Paule Noël, membre du collectif Georgette Sand. « Avant de savoir si ces tampons ou serviettes sont nocifs pour la santé, on doit savoir ce qu’il y a dedans », alerte également Maud Leblon, impliquée dans l’association Règles élémentaires. Pour les associations, ce décret ne représente donc qu’un premier pas en faveur de la santé des femmes. S’il s’avère nécessaire, il ne permet pas d’améliorer la composition même des protections hygiéniques, et donc l’éradication de produits nocifs.